François Fillon a réaffirmé mercredi sur Radio Classique qu'il était "innocent" des accusations d'emplois fictifs concernant son épouse et deux de ses enfants comme collaborateurs parlementaires, au lendemain de sa mise en examen.
"Instrumentalisation" de la justice. "Je voudrais dire que je suis innocent, que ma femme a travaillé avec moi pendant des années comme c'est le cas de centaines et de centaines de parlementaires dans le passé et en ce moment même. Et je suis convaincu que la justice, même si ça prendra du temps, établira cette innocence", a déclaré François Fillon. "Il y a une instrumentalisation des affaires contre moi avec un objectif : m'empêcher d'être candidat à l'élection présidentielle", a-t-il dit.
"Un débat entre la gauche et Mme Le Pen". "L'objectif c'était de m'empêcher d'être candidat et si possible de faire en sorte avec ce calendrier diabolique, ma mise en examen deux jours avant la clôture des candidatures à l'élection présidentielle... L'objectif était de faire en sorte si possible que la droite et la centre n'aient pas de candidat. Comme ça c'est plus simple, ce sera un débat entre la gauche et Mme le Pen", a affirmé l'ancien Premier ministre.
"Je respecte la justice". "Eh bien moi j'ai décidé de résister, je considère que ce calendrier exceptionnel, qui n'est pas celui d'un justiciable normal, me délivre de l'engagement que j'avais pris de ne pas être candidat" en cas de mise en examen, pris le 26 janvier sur TF1. "Céder, ça veut dire que désormais ce n'est pas le peuple français qui choisit son président, son programme, ce sont des officines, ce sont des manœuvres". Mais "je ne refuse aucune institution. Je suis allé, contrairement à Mme Le Pen, à la convocation des juges, je respecte la justice. Je ne dis pas que les juges ont un calendrier politique, je dis que la justice est instrumentalisée", a-t-il affirmé.
Mis en examen mardi. À quarante jours de la présidentielle, François Fillon a été mis en examen mardi dans l'enquête sur de possibles emplois fictifs de sa femme et de ses enfants comme assistants parlementaires. C'est une première pour un candidat majeur dans la course à l'Élysée. "Bien sûr que j'ai envisagé de renoncer. Plusieurs fois. Je ne suis pas une tête brûlée, je ne veux pas que les valeurs que je porte et que ma famille politique puissent en être handicapées. Je veux qu'on gagne cette élection". "Il y a une mobilisation très forte, il y'a une colère des électeurs de la droite et du centre qui ne veulent pas voir l'élection volée", a-t-il dit.