La France aura le défi de "renouer une relation franche et solide non seulement avec les Russes, mais aussi avec les Américains", estime François Fillon dans une tribune au Monde publiée jeudi, dans laquelle il plaide pour une France "puissance d'équilibre".
La France "doit se doter des moyens de défendre sa civilisation". "La France doit être une puissance d'équilibre, elle doit tenir son rôle à l'ONU pour maintenir le principe de légalité internationale, elle doit savoir parler à tous les États, elle doit avoir pour socle l'Europe, qui doit se doter des moyens de défendre sa civilisation", affirme François Fillon, favori de la primaire de la droite en vue de la présidentielle de 2017 face à Alain Juppé.
Première priorité : l'Union européenne. Il propose de "recentrer notre diplomatie sur deux priorités". "D'abord, l'Europe, mise à mal par le Brexit". "Il est urgent de renouer avec un fonctionnement plus politique", estime-t-il, proposant de "se concentrer sur trois objectifs", "la sécurité", "la gouvernance de la zone euro", et "les grands projets mobilisateurs en matière d'innovation et de recherche". "Pour faire cela, l'impulsion franco-allemande sera indispensable", ajoute-t-il.
Deuxième priorité : le rang de la France. "Deuxième priorité", selon François Fillon, "le rang de la France lui impose d'avoir une diplomatie mondiale et indépendante". "Le chef de l'État, qui dirige la politique étrangère, doit avoir une vision, assumer ses responsabilités et discuter avec l'ensemble des partenaires qui comptent, a fortiori si leur sensibilité ne coïncide pas avec la nôtre", plaide François Fillon, à qui son adversaire Alain Juppé reproche "une complaisance excessive" envers le président russe Vladimir Poutine.
Le prochain président devra renouer avec les Russes et les Américains. "En diplomatie, si on ne parle qu'à ses amis, on ne parle à personne. Sortons de la logique des blocs et de la guerre froide", se justifie François Fillon, partisan de la fin des sanctions économiques contre la Russie. "Le prochain président aura à cet égard un défi : renouer une relation franche et solide non seulement avec les Russes, mais aussi avec les Américains", poursuit-il.
"Cessons donc d'être schizophrènes", exhorte-t-il : "il n'est pas réaliste de maintenir les sanctions européennes contre Moscou, de désigner du doigt le péril 'populiste' à Washington et, en même temps, de demander leur aide pour vaincre le totalitarisme islamique où pour faire respecter les règles du multilatéralisme".