L’aventure des Bleus a offert à leur premier supporter, François Hollande, un moment de répit, après un début d’année plutôt chaotique. La dégringolade du chef de l’Etat dans les sondages a même marqué une pause ces dernières semaines. Plus un point dans le dernier baromètre du Point, plus deux dans celui de Paris-Match ; le chef de l’Etat profite d'un tout petit rebond, une situation inédite depuis un an.
Parenthèse enchantée. Pendant trois semaines, les yeux bleus de Griezemann ont chassé le regard noir de Martinez, les fans zones ont remplacé les défilés contestataires. Même la menace terroriste, pourtant présente, n’a pas plombé l’ambiance. Le président de la République, qui a assisté à tous les matches des Bleus, aussi impopulaire soit-il, a bénéficié du moment de concorde, d’oubli qu’a été le temps de la compétition. Pour prolonger l’enchantement, il recevra lundi l’équipe de France à l’Elysée, pour un déjeuner où il devrait saluer leur esprit collectif et positif.
Le moral des Français, éprouvés par les attentats et les mouvements sociaux, a été repeint en bleu grâce à l’Euro. Pour autant, les Français ne créditent pas François Hollande de l’embellie. C’est une forme d’injustice, car si l’Euro avait été perturbé par les mouvements sociaux, par la grève des poubelles ou par des violences, l’exécutif en aurait été jugé responsable, voire coupable.
Une actualité morose. Mais de ce formidable Euro, François Hollande n’en portera aucun bénéfice pérenne, au contraire, le Brexit, la crise européenne, la menace sur la croissance, l’impopularité record et la primaire de la gauche devraient vite rattraper le président de la République. La traditionnelle interview du 14 juillet va le replonger dans une actualité sur laquelle les Français le jugent sévèrement. Le répit est bientôt terminé.