Ce dimanche soir, le président Emmanuel Macron va, comme tous les ans, présenter ses vœux aux Français pour la nouvelle année, et leur annoncer les grands projets qui marqueront le pays en 2024. Mais, après près de six années au pouvoir, marquées par de nombreuses crises, à quoi pourrait ressembler la fin du second mandat d'Emmanuel Macron ? Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Echos, Michel Onfray, philosophe, auteur de l'ouvrage Le fétiche et la marchandise, est revenu sur le sujet. Selon lui, "il va se passer des choses, car il n'est pas possible que pendant trois années, les gens puissent souffrir autant".
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Selon Michel Onfray, contrairement à Jacques Chirac, Emmanuel Macron ne pourrait pas dire qu'il "aime les Français" lors de son allocution du Nouvel An. "Quand Jacques Chirac le dit, il le pense et les gens savent qu'il dit vrai parce qu'ils l'ont vu, il ne se forçait pas. Si Macron dit 'j'aime les Français', personne ne va le croire", assure l'auteur de l'ouvrage Théorie de Jésus.
"Quand on a perdu tout son crédit, la parole est démonétisée"
Si le philosophe dit "ne rien attendre" des vœux du président ce dimanche soir, il considère que "quand on a perdu tout son crédit, la parole est démonétisée". Alors que le pays traverse une crise politique, Michel Onfray ne croit pas à une démission du président qui, selon lui, "aime trop le pouvoir". "Il sait très bien que s'il dissout l'Assemblée nationale, le Rassemblement national va faire un vote considérable et ce sera Jordan Bardella Premier ministre", analyse-t-il.
Michel Onfray craint également des révoltes, ou des manifestations d'ampleur, car "je crois qu'à un moment donné, si vous n'écoutez pas les gens, ils vont se manifester", avance-t-il. "Je crois à la démocratie, à la République et je crois que la politique ne doit pas se faire dans la rue. Si on ne veut pas qu'elle se fasse dans la rue, il faut qu'elle se fasse là où elle est censée se faire : il y a une Assemblée nationale, un Sénat, on demande au public qui confirme ou ne confirme pas. Et s'il ne confirme pas, [le président] s'en va", conclut-il au micro du Grand Rendez-vous.