L'eurodéputé EELV ne soutient pas le mouvement des "gilets jaunes", même s'il estime que les sommes générées par la fiscalité écologique, à l'origine de l'augmentation du prix des carburants à la pompe, ne sont pas efficacement utilisées par le gouvernement.
Il comprend la grogne des automobilistes mais ne manifestera pas samedi. Interrogé par Audrey Crespo-Mara sur Europe 1, le député EELV Yannick Jadot a pris la défense de la fiscalité écologique, contre laquelle ont prévu de protester les "gilets jaunes" le 17 novembre. Il estime toutefois que les sommes dégagées sont mal réinvesties par le gouvernement. "Je me situe pour défendre l'idée de sortir du pétrole et du diesel, notamment par la fiscalité écologique. Je me situe aussi du côté de ceux qui disent que chaque euro collecté doit être rendu", explique-t-il.
"Offrir des moyens de se transporter". "Nous sommes favorables à la fiscalité écologique, nous sommes favorables à la fin du diesel qui tue près de 10.000 personnes dans notre pays chaque année. Mais pour en sortir, le fondement, c'est que chaque euro collecté soit rendu aux Français pour les accompagner", poursuit celui qui a été choisi comme tête de liste des écologistes à l'élection européenne de 2019. "La fiscalité écologique doit offrir des moyens de se transporter peu chers et qui sont peu polluants", ajoute Yannick Jadot, qui fustige notamment la fermeture des petites lignes dans le cadre de la réforme ferroviaire.
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Ne pas "souffler sur les braises". Puisqu'il est favorable, sur le principe, à une taxation des carburants, Yannick Jadot annonce donc qu'il n'ira pas, à la différence d'autres responsables politiques de l'opposition, soutenir les automobilistes en colère lors de la journée de blocages organisée samedi. "L'honneur de la politique, ça n'est pas de souffler sur les braises, d'attiser la colère, c'est d'y répondre. Je ne manifesterais pas le 17", lâche-t-il.
Une fiscalité écologique en augmentation de quatre milliards. "Il y a un sentiment profond d'injustice fiscale et sociale dans ce pays. Le consentement à l'impôt devient de plus en plus faible", concède toutefois l'élu, qui estime que les mesures annoncées mardi par Edouard Philippe, pour compenser la hausse du prix des carburants auprès des petits ménages, comme l'augmentation du chèque énergie, sont très loin d'être suffisantes. "L'augmentation du chèque énergie, c'est 50 euros. Ça fait 150 euros pour 4 millions de Français. Moi, je veux que ce soit 600 euros pour six millions de Français", s'agace-t-il. "[Il y aura] quatre milliards de fiscalité écologique en plus l'année prochaine. Je veux que cet argent-là serve aux Français !", conclut Yannick Jadot.