Sa parole était attendue tant son départ du gouvernement avait surpris. Pour la première fois depuis qu’elle a quitté la rue de Valois, Fleur Pellerin s’exprime dans les colonnes de L’Obs. L’ancienne ministre de la Culture justifie notamment son éviction par le fait qu’elle n’ait "pas assez flatté".
"Dire que je n’ai pas accusé le coup serait mentir". "Ces quatre années au gouvernement ont été soldées en quatre minutes", regrette Fleur Pellerin avant de revenir sur l’annonce de son éviction : "Dire que je n’ai pas accusé le coup, que je n’ai pas été choquée par la nouvelle serait mentir. Mais je n’ai pas pleuré, comme je l’ai aussitôt entendu raconter ici ou là".
Les mots du président étaient "en fait ma feuille de route". Interrogée sur le documentaire d’Yves Jeuland, où l’on entend François Hollande lui conseiller d’aller voir Jack Lang et de se "taper des spectacles" ("Va au spectacle et tu dis que 'c'est bien', que 'c'est beau'"), Fleur Pellerin répond : "J’avais pris ces mots du président pour une boutade, en fait ils étaient ma feuille de route".
"C’est mon bilan de communication qui est mitigé". Si l’ex-locataire de la rue de Valois se dit "fière de son bilan d’action", elle avoue néanmoins que c’est son "bilan de communication qui est mitigé" : "mon grand regret est d’avoir mal su expliquer ce que j’étais en train de faire à la tête de ce ministère". Fleur Pellerin revient aussi sur l’étiquette de ministre "inculte et illettrée" qu’on lui a collé après l’affaire Modiano : "La fin de ma phrase, 'alors qu’avant je lisais beaucoup…', a été tronquée pour faire de moi une ministre inculte et illettrée. Je n’allais pas dire : 'Je n’ai peut-être pas lu Modiano, mais j’ai lu 'Ulysse' en anglais et tout Musil en allemand'".
"Pour l’avenir, je n’exclus rien". Fleur Pellerin va-t-elle abandonner la politique, elle qui reste attachée à la Cour des Comptes en tant que haut fonctionnaire ? "Je ne solde pas vingt ans de militantisme en quatre minutes", assure-t-elle, avant de glisser : "Pour l’avenir, je n’exclus rien. Je ne peux pas imaginer une seconde ne pas jouer un rôle dans le destin ce pays. Je prendrai une initiative dans les prochaines semaines".