François Fillon a récusé lundi toutes les accusations d'emplois fictifs qui visent sa famille depuis dix jours. Lors d'une conférence de presse, le candidat de la droite et du centre à l'élection présidentielle a ainsi tenté de faire taire les voix qui l'exhortent à renoncer dans la course à l'Élysée. Le vice-président du Front national, Florian Philippot, qui "souhaitait plutôt son retrait", ne l'a pourtant pas jugé "convaincant".
Philippot dénonce des "mensonges". "Il a rompu le lien de confiance avec les Français et ce lien aura du mal à se retisser", juge-t-il sur Europe 1. Et de dénoncer des "mensonges" dans sa prise de parole de lundi après-midi. Parmi eux, celui qui s’articule notamment autour de l'émission Envoyé Spécial, qui a exhumé jeudi dernier un entretien filmé de Penelope Fillon, où elle déclarait en 2007 n’avoir "jamais été l’assistante de [son] mari".
François Fillon a ainsi affirmé que "la journaliste qui a accompli cette interview s'est manifestée personnellement auprès de mon épouse pour lui dire à quel point elle était choquée par l'utilisation qui avait été faite des morceaux de cette interview". Une information immédiatement démentie par Kim Willsher, la journaliste en question. "Non M. #Fillon ! Les propos d'Envoyé Special n'ont pas été sortis de leur contexte. Le reportage ne m'a pas choqué. SVP. Cessez de m'attribuer ces propos faux.", a-t-elle tweeté lundi soir.
"Cela montre qu'il est entre les mains des puissances d'argent". "Pourquoi a-t-il besoin d’inventer ce mensonge ? C’est tout à fait surprenant", s’interroge Florian Philippot, qui dénonce un autre point abordé par l’ancien Premier ministre lors de sa conférence de presse : les clients de sa société de conseil "2F Conseil", qui lui aurait permis, selon le Canard Enchaîné, de toucher 757.000 euros de salaire net depuis 2012. Devant la presse, François Fillon a donc listé ses clients : "la société Fimalac", dont son ami Marc Ladreit de Lacharrière est le PDG, "la banque Oddo" et "l'assureur Axa".
"Or son projet en matière de Sécurité sociale, c’est largement une privatisation de la Sécurité sociale au profit des assurances privées", dénonce Florian Philippot. "Cela pose un énorme problème politique. Cela veut dire que cet homme n’est pas libre, qu’il est entre les mains des puissances d’argent. Quels autres points de son programme sont déterminés par d’éventuelles relations commerciales, ou des relations de dépendance financière ? L’opération vérité aurait dû aller jusqu’au bout", estime le frontiste. Comme il l'avait promis, François Fillon a publié lundi soir sur son site Internet "tout le détail de son patrimoine".