Dans une interview à Valeurs actuelles parue jeudi, Nicolas Sarkozy a lancé l'opération reconquête des électeurs partis au Front national, déçus par son quinquennat. Qu'en dit-on du côté du parti de Marine Le Pen ? "C'est toujours la même technique, il n'en connait pas d'autre, il prend les électeurs du Front national pour du bétail. Il suffirait de leur dire des mots, des stimuli sonores en quelque sorte, et puis ils viendraient voter pour Nicolas Sarkozy", a raillé le vice-président du Front national Florian Philippot vendredi sur Europe 1.
Sarkozy "nous a déjà fait le coup en 2007". Dans cette même interview à Valeurs actuelles, l'ex-président de la République amorce son autocritique, et promet lui-même de "tirer les leçons de ce qui n'a pas bien fonctionné" pendant son quinquennat. "J'imagine qu'il va nous dire 'j'ai changé', sauf qu'il nous a déjà fait le coup en 2007. A la limite on peut le croire une fois, mais on ne peut pas se faire tromper 10, 15 ou 100 fois par la même personne", a réagi le numéro 2 du FN, jugeant au passage l'ancien président "totalement démonétisé" et son retour en politique "raté".
Le député européen ne croit pas que les électeurs déçus par Nicolas Sarkozy retourneront au bercail. Florian Philippot "veut au contraire continuer de convaincre des électeurs qui avaient pu se faire berner par Nicolas Sarkozy (...), qui ont pu croire qu'il allait sortir le kärcher. Il est où le kärcher ? Le kärcher il est resté à la cave", a ironisé le vice-président du FN. Pour ce dernier, l'ancien chef de l'Etat est un homme qui "s'est soumis toute sa vie", le jugeant ainsi "responsable de la destruction en Libye" et lui reprochant "d'avoir fait revenir la France dans le commandement intégré de l'OTAN".
"Revenir sur l'ensemble" des propos tenus par Le Pen père. Jean-Marie Le Pen a de nouveau été convoqué par sa fille Marine devant le bureau exécutif du Front national le 20 août, avec à la clé une sanction pouvant aller jusqu'à l'exclusion définitive. "Il s'agira de revenir sur l'ensemble des propos qu'il a eus début avril et sur tout ce qu'il a dit depuis, ses provocations, ses souhaits de défaite du mouvement, les insultes qu'il a pu tenir à mon encontre et contre Marine Le Pen", a expliqué le bras droit de Marine Le Pen. Et ensuite ? "Le bureau exécutif prendra sa décision", a ajouté Florian Philippot, l'un des huit membres de ce bureau exécutif. Ce dernier n'a toutefois pas souhaité "donner d'opinion en externe" sur une éventuelle exclusion du co-fondateur du FN.
Le 29 juillet, la justice avait donné raison pour la troisième fois à Jean-Marie Le Pen dans le conflit qui l'oppose à sa fille, en confirmant la suspension du congrès postal censé supprimer son statut de président d'honneur.
Philippot : "Ce n'est plus la démocratie, c'est...par Europe1fr