Front national : Jean-Marie Le Pen a été entendu par le bureau exécutif

Jean-Marie Le Pen 20/8 AFP 1280
Jean-Marie Le Pen arrivant au siège du FN à Nanterre, le 20 août 2015. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
  • Copié
Louis Hausalter, Aurélie Herbemont et J.R avec AFP , modifié à
Le fondateur du parti frontiste était convoqué jeudi devant le bureau exécutif du FN. Il a été exclu du parti. 

 

Mise à jour à 20h20. Le cofondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, 87 ans, a été exclu du parti par le bureau exécutif à la "majorité" requise, a indiqué le FN dans un communiqué jeudi soir. "La décision complète et motivée sera notifiée prochainement à M. Le Pen", ajoute ce bref communiqué.

Le cofondateur du parti d'extrême droite est ressorti jeudi en fin d'après-midi du siège du FN à Nanterre. Il était convoqué devant la plus haute autorité du parti, le bureau exécutif, réuni en formation disciplinaire. Cet épisode est le énième rebondissement, entre déclarations fracassantes par médias interposés et guérilla judiciaire, d'une crise ouverte il y a cinq mois au FN. Une réunion à laquelle n'assistaient ni sa fille Marine Le Pen, ni Florian Philippot, pour respecter "une impartialité totale".

"J'ai donné toutes les explications à ceux qui n'avaient pas toujours bien compris ce qui se disait ou se rapportait", a déclaré Jean-Marie Le Pen à la presse en sortant du Carré, le surnom du siège du FN. Il a "exprimé le souhait que cet épisode un petit peu polémique soit une étape vers la réunification active du FN". "Je ne demande pas de l'indulgence, mais la justice", a-t-il également lancé, qualifiant le différend avec sa fille de "problème politique".

Pas de Marine Le Pen ni de Florian Philippot. Jean-Marie Le Pen devait répondre de quinze dérapages, dont ses propos réitérés sur les chambres à gaz. Mais il devait aussi s'expliquer sur ses propos visant sa fille ("j'ai honte que la présidente du FN porte mon nom) ou le vice-président du parti, Florian Philippot (qui "s'empare des leviers de commande, places ses hommes, ses mignons partout").

Une seule alliée pour Jean-Marie Le Pen. En l'absence de Marine Le Pen et Florian Philippot, Jean-Marie Le Pen faisait donc face à six juges seulement. La réunion était présidée par Jean-François Jalkh, premier vice-président du FN. Le bureau exécutif a également pour membres Nicolas Bay, Louis Aliot, Steeve Briois, Wallerand de Saint-Just et Marie-Christine Arnautu. Cette dernière est la seule alliée du patriarche frontiste. "Je serai là même si je dois arriver en tongs pour cause de vacances interrompues", confiait-elle.

Un règlement de compte sans doute à huis clos. Jean-Marie Le Pen a réclamé par voie d'huissier une audience ouverte au public, mais sa requête avait peu de chances d'aboutir. Le cofondateur du FN risque l'exclusion. "On a voulu utiliser le moyen le plus loyal et le plus démocratique en consultant les militants pour supprimer sa présidence d'honneur, c'est lui qui nous oblige à aller plus loin", se désole un juge. Mais Jean-Marie Le Pen peut lui aussi aller plus loin en saisissant la justice.