Le ministère de l'Intérieur affirme mardi que Christian Gravel, le préfet responsable du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) gérant le controversé Fonds Marianne de lutte contre le séparatisme, a "souhaité remettre sa démission, qui a été acceptée".
Christian Gravel, préfet responsable du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) gérant le controversé Fonds Marianne de lutte contre le séparatisme, a "souhaité remettre sa démission, qui a été acceptée", a affirmé le ministère de l'Intérieur mardi dans un communiqué. Cette décision fait suite à la publication d'un rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA) visant la subvention versée à l'une des associations bénéficiaires du fonds par le CIPDR. Christian Gravel était le secrétaire général de ce comité gestionnaire du fonds, installée au ministère de l'Intérieur.
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Un fonds doté initialement de 2,5 millions d'euros
"Le secrétariat général du CIPDR n'a pas accompli les diligences nécessaires au bon suivi de l'exécution de la subvention versée à l'USEPPM", la principale association bénéficiaire du fonds, dénonce le rapport de l'IGA publié par la place Beauvau. "Ce manquement est, pour partie, imputable à l'association, qui n'a pas transmis dans les délais la documentation exigée par la convention. Il procède également de défaillances dans l'organisation du service, d'un défaut de vigilance et d'un traitement privilégié réservé à cette association", ajoute-t-il.
Initialement doté de 2,5 millions d'euros, le fonds Marianne lancé le 20 avril 2021 par Marlène Schiappa après le choc causé par l'assassinat du professeur Samuel Paty, visait à financer des associations portant des discours de promotion des valeurs de la République pour apporter, notamment sur les réseaux sociaux, la contradiction à l'islam radical.
Un appel à projet "ni transparent ni équitable"
Le rapport souligne également que "l'appel à projet" du CIPDR pour sélectionner les initiatives "n'a été ni transparent ni équitable". Il regrette encore que "l'utilisation faite de la subvention reçue par l'USEPPM (qui devait initialement recevoir environ 355.00 euros, ndlr) n'a pas été conforme aux objectifs fixés dans la convention" entre elle et le CIPDR. Et qu'"une partie de la subvention n'a pas été dépensée conformément à la convention".
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La mission "préconise" que "le CIPDR demande à l'USEPPM le remboursement de près de la moitié de la subvention versée". La totalité des recommandations de l'IGA "seront mises en oeuvre", indique Beauvau. Selon le ministère, un autre rapport de l'IGA sur l'ensemble des 17 associations bénéficiaires du fonds sera remis fin juin.