Le premier chapitre parlementaire du quinquennat arrive à son terme. La session extraordinaire de l'Assemblée nationale doit s'achever mercredi avec le vote de la loi de moralisation de la vie publique. Mais déjà les députés de la majorité sont nombreux à avoir été pointés pour leur inexpérience, de nombreux incidents ayant émaillé les débats depuis un mois. Le site Nosdeputés.fr, qui scrute l'assiduité des élus, a également relevé que François de Rugy, le président de l'Assemblée, malgré un nombre d'heures important d'activité, n'était que peu présent en commission."C'est un comble ! J'ai présidé plus de la moitié des séances de cette session extraordinaire, ce qui n'est jamais arrivé à mes prédécesseurs. C'est une fausse polémique", s'est défendu l'intéressé mercredi, dans la matinale d'Europe 1.
Transformer les comportements. L'ancien écologiste a également tenu a défendre ses collègues de la République en marche ! : "Il y a une période de rodage. Il y a aussi une forme de bizutage de la part d'un certain nombre de députés, plus anciens, qui savent très bien ce qu'ils font". Un comportement que réprouve l'élu : "Il faut faire la part des choses entre une culture – que moi je veux transformer – qui est celle du chahut, des incidents de séance provoqués, et le travail parlementaire, qui lui est au rendez-vous !"
Les mandats remis en jeu en 2019 ? Alors que Richard Ferrand, le président du groupe REM, a proposé de remettre en jeu les postes clefs du Palais Bourbon à mi-mandat, le président de la République s'en serait offusqué selon des propos rapportés par Le Canard enchaîné : "On ne triture pas les institutions pour convenances personnelles", son ex-ministre de la Cohésion des territoires espérant, toujours selon l'hebdomadaire, accéder au perchoir en 2019. Au micro d'Europe 1, François de Rugy veut faire la part des choses... et conserver son poste : "Je suis ce que nous avons dit dans le groupe REM, le 27 juin, jour où j'ai été choisi pour devenir président de l'Assemblée nationale : nous aurons un débat à mi-mandat sur l'exercice des responsabilités et nous verrons ce qui sera décidé par le groupe majoritaire, sachant qu'un certain nombre de responsabilités peuvent être élues pour un an, et d'autres, comme la mienne, pour la durée du quinquennat, cinq ans."
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Une chèvre dans l'hémicycle. Jeudi 3 août, la prise de parole de la député de la Drôme, Alice Thourot, était parasitée par un élu – non identifié – imitant le bêlement de la chèvre. Le lendemain, François de Rugy promettait dans un entretien au Parisiendes sanctions contre l'auteur de ce bruit. "Nous avons mené une petite enquête avec les images vidéos qui sont captées en flux continu dans l'hémicycle […] malheureusement cela ne nous a pas permis d'identifier l'auteur de ses bêlements", a-t-il déploré au micro d'Europe 1 alors que plusieurs témoignages, selon lui, pointe un membre du groupe des Républicains. "Moi je ne veux pas jeter l'opprobre sur un groupe et certainement ne pas faire une sanction collective. Je regrette ce type de comportement, j'ai décidé de réunir de manière un peu exceptionnelle ce matin les présidents de groupe, les vice-présidents et les présidents de commission, pour leur rappeler que s'il y avait des choses qui se reproduiraient de cette façon, il y aurait des sanctions. On révisera l'échelle des sanctions", assure-t-il, celles-ci allant pour l'heure, dans le règlement de l'Assemblée nationale, du rappel à l'ordre à l'exclusion temporaires avec retenue des indemnités.
"L'Assemblée travaille, les députés travaillent et il ne faudrait pas que des comportements de ce type-là viennent polluer l'image de l'Assemblée nationale", martèle encore François de Rugy. "À l'Assemblée nationale on s'exprime par la parole, par le discours, par l'argumentation, pas par ce type de bruits inadmissibles d'animaux, ou par le fait de faire claquer son pupitre ou de couvrir la parole de celui qui s'exprime. Ça n'apporte strictement rien, au contraire", conclut-il.