Le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy (LREM), a estimé lundi possible de "coopérer" avec le Sénat en vue de la réforme des institutions, bien que la majorité de droite de la haute assemblée soit sortie renforcée des élections dimanche.
Larcher favorable aux réformes. "Je crois que nous pouvons coopérer. J'en ai discuté avec le président du Sénat (Gérard Larcher, LR), qui va se représenter et sans doute être réélu. Il m'avait dit cet été qu'il était plutôt ouvert à cette réforme. En tout cas, c'est ce que je souhaite", a déclaré à France 2 François de Rugy, ex-écologiste "réformiste" réélu député de Loire-Atlantique sous l'étiquette LREM.
Emmanuel Macron souhaite notamment réduire d'un tiers le nombre de parlementaires, limiter les mandats dans le temps et introduire une dose de proportionnelle à l'Assemblée nationale. Pour modifier la Constitution en ce sens, il faudra recueillir les trois cinquièmes des suffrages exprimés des parlementaires réunis en Congrès après avoir fait adopter "en termes identiques" la réforme dans chaque chambre, ou recourir au référendum, ce que le président n'a pas exclu si nécessaire.
Une plus grande inertie de la part des élus locaux. À propos des résultats médiocres de LREM aux sénatoriales, le président de l'Assemblée a dit : "c'est plus difficile de faire de la recomposition politique, du renouvellement politique, comme nous l'avons fait aux élections législatives, lorsque nous nous adressons aux corps intermédiaires", en l'occurrence aux élus locaux élisant les sénateurs. "Il y a une plus grande permanence, une plus grande inertie autour du Parti socialiste et des Républicains", a dit le député de Loire-Atlantique.
Certains sénateurs seraient restés fidèles à leur parti pour se faire réélire. "Le Sénat est assez morcelé : personne n'a la majorité absolue au Sénat, contrairement à l'Assemblée nationale", a-t-il ajouté. "Il y a des sénateurs socialistes qui sont plutôt dans un esprit de coopération avec la nouvelle majorité et le gouvernement En Marche! et avec Emmanuel Macron mais qui sont restés socialistes et ont préféré, pour se faire réélire, rester socialistes", a-t-il déclaré. Il en a "sans doute" été de même "du côté des centristes et d'une partie de la droite", dit le président de l'Assemblée.
Des groupes de travail déjà lancés. "Ce qui compte, c'est l'avenir", a affirmé François de Rugy, en citant à l'appui la réforme de la Constitution "que les Français attendent", dit-il. Il a lancé des groupes de travail de députés notamment sur ce thème. Ils rendront en décembre leurs propositions, nourries de contributions citoyennes via le site de l'Assemblée.