François Fillon, empêtré dans les affaires visant les emplois présumés fictifs de son épouse, a dénoncé mercredi "un coup d'Etat institutionnel" contre sa candidature à la présidentielle, venu "de la gauche", et demandé aux parlementaires LR de "tenir 15 jours" derrière lui. "Je vis une expérience d'une violence inouïe, ma famille, mon entourage, nous-mêmes, la crédibilité de notre famille politique, de ma candidature, tout est remis en cause, dans le cadre d'une opération organisée professionnelle", a-t-il dénoncé lors d'une réunion à huis clos à son QG de campagne à Paris.
Cette affaire vient du pouvoir. "Nous sommes en face d'un coup d'Etat institutionnel", a déclaré François Fillon, fragilisé par une enquête sur les emplois présumés fictifs de son épouse, lors d'une intervention à son QG de campagne, devant les parlementaires réunis, selon des participants. "Cette opération ne vient pas de chez nous, cette affaire vient du pouvoir", a-t-il dit.
Fillon: "personne ne peut imaginer qu'on prenne en otage la présidentielle. Nous sommes face à une tentative de coup d'état institutionnel"
— LaureEquy (@LaureEquy) 1 février 2017
Un appel aux parlementaires. François Fillon a également reconnu que la crédibilité de sa candidature était remise en cause. "Je vous demande de tenir 15 jours et d'être solidaires", a-t-il ajouté, à l'intention des élus. L'un de ses porte-parole, Thierry Solère, a déclaré ensuite à la presse que "rien n'empêchera François Fillon et la droite française d'être présents devant les Français au premier tour et au second tour" de l'élection présidentielle.
La réponse de Stéphane Le Foll. Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a jugé mercredi "pas acceptable(s)" les accusations de François Fillon. "La question qui est posée n'est pas celle d'un coup d'Etat de la gauche", a déclaré ce proche de François Hollande lors du compte rendu du Conseil des ministres. "Chacun doit assumer ses responsabilités, les Français attendent simplement vérité et transparence", a-t-il renchéri. "Renvoyer comme ça sur un coup d'Etat, écoutez, franchement, non, on ne peut pas accepter ça", a-t-il poursuivi. "La justice enquête, elle le fait en toute indépendance, elle le fera jusqu'au bout."
Interrogé par l'AFP, l'entourage du chef de l'Etat a déclaré que "le seul pouvoir, en l'occurrence, c'est celui de la justice, qu'on doit laisser travailler, et les seules exigences sont celles de la transparence et de l'exemplarité".