Isolé après une hémorragie de ses soutiens, le candidat à la présidentielle a annoncé vouloir aller jusqu'au bout malgré sa convocation à des fins de mise en examen. François Fillon tente de poursuivre sa campagne contre vents et marées. Comme prévu dans son calendrier, il a présenté un discours de redressement pour la France, samedi après-midi aux docks d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), refusant de plier dans une situation qualifiée d'intenable jusque dans son propre camp.
Des anniversaires "j'en ai connu des meilleurs". Une heure et demie avant sa prise de parole, prévue à 17h, un millier de personnes environ étaient présentes dans la salle d'Aubervilliers. Un nombre qui a augmenté à l'approche du discours, sans toutefois atteindre les 2.500 places attendues par l'équipe de François Fillon. Arrivant sur l'estrade avec un sourire affiché, le candidat LR, qui fête ce 4 mars son anniversaire, a indiqué qu'il en "avait connu des meilleurs mais qu'il en connaîtrait des meilleurs", avant d'insister sur la solidité de son projet.
"Cela fait presque quatre ans que cette aventure qui nous réunit a commencé (...) Nous étions peu nombreux, mais tous armés d’une volonté absolue de bâtir un projet puissant et cohérent. Puis, nous n’avons cessé de croître. Et maintenant, à l’heure où je vous parle, nous arrivons à 2.500 comités thématiques actifs partout en France !", a souligné François Fillon à l'heure même de la désertion de plus de 200 de ses soutiens.
" N’abdiquez pas, ne renoncez jamais. Votre engagement doit se poursuivre. "
"Une grande loi sur le travail et l'emploi". Face à une concurrence mondialisée et au chômage, il est temps, selon le candidat, d'arrêter de "tergiverser". Il a alors annoncé, employant le futur, les mesures économiques et sociales de son programme. "Cela commencera par un code du travail simplifié et recentré autour de normes fondamentales", a-t-il indiqué. "Avant l'été 2017, nous aurons soumis au Parlement un collectif budgétaire et une grande loi sur le travail et l’emploi." Il a ainsi annoncé plusieurs mesures permettant selon lui "d'éliminer les verrous aux embauches", dont la fin des 35 heures, l’allègement des charges, le relèvement des seuils sociaux et la réforme de la fiscalité du capital" ou encore la diminution du nombre de fonctionnaires.
Islam. Le candidat a également rappelé sa position dure sur l'islam. "Il faudra rendre transparent le financement de l’islam de France et s’assurer de la formation des imams, de la même façon que les religions catholique, protestante et juive ont pleinement accepté les lois de la République. Parce qu’on ne peut vivre les pieds au vingt-et-unième siècle et la tête au quatorzième siècle, la France doit lutter contre le fondamentalisme, la 'salafisation' et le totalitarisme islamique."
"N’abdiquez pas". C'est seulement à l'issue d'un peu plus d'une demi-heure de discours qu'il a fait allusion à sa situation délicate. "Cette campagne est un étrange combat (...) On veut vous intimider. On s’attaque à moi. Mais à travers moi, ce qu’on cherche à abattre, c’est le redressement national (...) N’abdiquez pas, ne renoncez jamais. Votre engagement doit se poursuivre", a-t-il conclu, affirmant par là-même une nouvelle fois sa volonté de continuer et en même temps de demander une aide qui ne cesse de lui échapper. Le rassemblement prévu dimanche place du Trocadéro fait office de rendez-vous de la dernière chance.