Il a été sifflé au congrès des Républicains samedi dernier. Il est loin de ses concurrents pour la primaire de la droite dans les sondages. Et malgré son travail sur le fond, son projet n'imprime pas. Bref, il y a urgence pour François Fillon, qui s'est décidé à donner un coup d'accélérateur.
Ses soutiens iront-ils jusqu'au bout ? Mercredi, l'ancien Premier ministre a réuni hier la quarantaine de parlementaires qui croient encore en lui. Il leur a assuré qu’il allait désormais occuper le terrain médiatique. Une manière de les rassurer sur sa capacité de résistance. Car il n'est pas certain que ses troupes le suivent jusqu'au bout. "Ce sont des élus qui n’iront pas au feu pour lui, mais ils sont dans une position d’attentisme", remarque l'un de ceux qui étaient présents mercredi.
Il veut mobiliser pour les chrétiens d'Orient. La suite de son programme est calée. Le 23 juin, François Fillon organisera une mobilisation au Cirque d'Hiver, à Paris, sur une cause qui lui tient à coeur : le sort des chrétiens d'Orient. Des responsables catholiques, des élus et des associations seront présents. Au-delà de ses convictions et de ses croyances, c’est aussi pour François Fillon un moyen de préempter un sujet. "Ça parle plus de lui que lorsqu’il déroule une réforme du contrat de travail", confie l'un de ses proches.
Un livre-programme à la rentrée. Avant cela, François Fillon se rendra à Londres le 18 juin, puis en Russie où il croisera Vladimir Poutine, dont il se revendique proche. Mais son grand rendez-vous, ce sera la publication de son livre à la rentrée. Ce devait initialement être un ouvrage personnel. Finalement, ce sera plutôt un programme.
Sa cote remonte un peu. Ce coup d'accélérateur serait-il guidé par l'énergie du désespoir ? François Fillon tente de se rassurer en se persuadant que Nicolas Sarkozy ne pourra pas se présenter à la présidentielle en raison des affaires. Son pari, c'est que le jeu à droite soit rebattu. Les proches du député de Paris faisaient tourner mercredi le baromètre du Point, dans lequel il regagne six points de popularité en deux mois. Mais comme ils l'admettent eux-mêmes, ce ne sont pas encore des intentions de vote.