Des concerts de casseroles perturbent des meetings de candidats à la présidentielle, une poignée de zadistes cassent des vitrines à Nantes lors d’une manifestation anti Front national, et quelques lycées parisiens sont bloqués. On se demande pourquoi François Fillon parle de "quasi guerre civile". Enlevons le "quasi", la France est en guerre civile, et si le gouvernement reste passif c’est probablement parce que la situation est telle qu’il prépare sa fuite. Et dire que s’il n’y avait pas eu un communiqué de François Fillon à 19h40, dans la torpeur d’un dimanche soir, ce serait passé inaperçu !
Deux jours après l’ouverture d’une information judiciaire à son encontre, François Fillon dénonce donc un climat de quasi-guerre civile. On est entre la politique pour les nuls et la politique expliquée aux enfants.
Marine Le Pen pousse à une campagne de surenchère. François Fillon déploie une stratégie de contre-feu avec un objectif : re-Mmobiliser la droite. Cette présidentielle était l’élection imperdable pour la droite, qui dénonce désormais l’acharnement de la justice, complice du gouvernement, pour lui voler la victoire. François Fillon est poussé à ce raisonnement sans nuance, parce que dans le couloir d’à côté, il y a une candidate qui fait la course en tête, avec elle aussi des dossiers judiciaires à ses basques, et qui n’a aucune limite dans la surenchère
Une défense agressive. Marine Le Pen, avec une violence inouïe, digne de son père, y va à fond dans la radicalisation en s’en prenant au système, aux médias, aux juges. François Fillon ne peut pas donner le sentiment à son camp qu’il se laisse faire sans réagir sinon autant renoncer toute de suite. Il a tenu, il a résisté, il a survécu, mais ça ne suffira pas. Il doit maintenant démontrer à la droite qu’il sort renforcé de l’épreuve. Il doit se battre, mais avec autre chose qu’un communiqué. Il faut qu’il fasse campagne et arrête de donner le sentiment qu’il se cache.