François Fillon a déjà ses frondeurs. À l’issue d’un dîner lundi d’une partie des parlementaires de droite autour du sarkozyste Georges Fenech, le groupe LR à l’Assemblée nationale doit s’adresser mardi, à 11 heures, au candidat de la droite et du centre tout juste rentré de son voyage à La Réunion.
Et le candidat de la droite semble avoir pris la mesure de la crise. Initialement, François Fillon ne devait pas se rendre à cette réunion de groupe, mais le Sarthois a préféré changé son agenda dans la nuit, tant le dîner de la veille ressemblait à un tour de chauffe.
Le message des frondeurs. Dans un restaurant du VIIe arrondissement, une quinzaine d’élus s’étaient réunis, parmi lesquels Claude Goasguen ou encore Nadine Morano et Henri Guaino. À la sortie le ton est grave : "Il faut saisir le bureau politique". "Le candidat doit comprendre qu’il est impossible de faire campagne". Mais à l’intérieur, les échanges ont été encore plus rudes, selon des informations d’Europe 1. Les conjurés ont même écrit un texte pour faire part de leur colère au candidat, et espèrent obtenir les signatures d’une quarantaine de parlementaires.
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"Pas de plan B !" Dans les rangs fillonistes, on veut minimiser la situation. "La petite réunion d’hier a réuni une quinzaine de parlementaires. On est 340 ou 350, donc je crois qu’il faut garder raison", explique Bruno Retailleau, l’un des plus proches soutiens de François Fillon. "François Fillon est totalement prêt à écouter. Il répondra", assure-t-il avant d’ajouter : "Simplement, aujourd’hui, à deux mois des présidentielles, il n’y a pas de plan B !" Reste à voir si le candidat qui se veut inflexible saura résister à la pression politique.