71% des musulmans seraient en accord avec "avec la laïcité et les lois de la République". Mais 28% seraient "rigoristes" et "mal à l'aise" avec la laïcité, selon un sondage Ifop/Institut Montaigne, révélé dimanche par le JDD. Quel chiffre retenir entre les deux ? "Je retiens les deux", affirme François Fillon dimanche, invité du Grand Rendez-vous d’Europe1 - Les Echos - i-Télé.
"Une dynamique en faveur de la radicalisation". "Je retiens qu'il y a deux tiers de musulmans intégrés. Que l'institut Montaigne nous donne une vision un peu plus sérieuse de ce que sont les musulmans", démarre le candidat à la primaire LR, qui milite en faveur de "statistiques pour pouvoir avoir les moyens de traiter un sujet qui est celui de l'islam radical", poursuit-il. Et de conclure : "Je retiens aussi qu'un tiers de Français musulmans sont tentés par la radicalisation ou sont radicalisés, et que ce chiffre augmente. Il y a une sorte de dynamique en faveur de la radicalisation".
"Il faut un contrôle administratif". Quelle solution pour enrayer cette dynamique ? Selon François Fillon, "il y a d'abord un réexamen à faire de notre relation avec l'Arabie saoudite" d'où serait, selon lui, issue une majorité de prédicateurs "à l'origine de la montée de l'islam radical". "Le deuxième sujet, il est intérieur", poursuit le député de Paris, qui enchaîne : "il faut un contrôle administratif du culte musulman, comme on a exercé pendant des années un contrôle sur la religion catholique, sur la religion juive, pour les forcer à accepter les lois de la République. Il faut la même chose".
Selon l'ancien Premier ministre, ce contrôle nécessite d'abord "un interlocuteur", une "autorité pour gérer le culte musulman. Une autorité légitime et non contrôlée par l'extérieur. Une organisation du culte musulman qui n'est pas le CFCM". Et François Fillon d'énumérer les mesures à mettre en place selon lui : "contrôler administrativement les ouvertures de mosquées, vérifier que les prêches sont faits en français, interdire les financements étrangers et dissoudre toutes les associations qui se réclament du salafisme, du wahhabisme ou des Frères musulmans".
En guise de conclusion, le député de Paris l'assure, il ne veut pas non plus éradiquer les religions de l'espace public : "Je ne veux pas que demain, il soit interdit de se promener dans la rue avec une croix, une kippa ou un turban".