Peu loquace depuis son échec à la dernière élection présidentielle, François Fillon a accordé un entretien à la chaîne de télévision suisse RTS. Un entretien dans lequel il fait preuve d'une ironie assez mordante. Interrogé sur la mobilisation des "gilets jaunes", il a estimé que ce n'était "pas grand-chose". "Il y a eu au maximum des manifestations 150.000 à 180.000 personnes dans toute la France", a souligné l'ancien Premier ministre, en rappelant que lui qu'il avait "mis deux millions et demi de personnes dans la rue" avec sa réforme des retraites en 2003. "Macron, c'est un petit joueur à côté !", a-t-il ironisé. "Si cette crise a déstabilisé aussi profondément un gouvernement légitime venant d'être mis en place, ce n'est pas bon signe."
"La droite française s'est suicidée"
Par ailleurs, l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy est revenu sur l'état de la droite en France, plus de deux ans après les défaites à la présidentielle et aux législatives. "La droite française s'est suicidée avec ses divisions" depuis vingt ans, a-t-il estimé jeudi. "Il y a depuis une vingtaine d'années des batailles uniquement personnelles, individuelles, d'ego et pas beaucoup de débats idéologiques", a regretté François Fillon, dont le procès aura lieu l'hiver prochain.
Pas de retour en politique
Questionné sur la capacité d'Emmanuel Macron à incarner un sursaut européen, François Fillon s'est montré plutôt indécis. "Cette Europe qui est vieille, un peu fatiguée, qui ne croit plus en grand-chose (…) Est-ce que ce mouvement est historique, profond ? Ou est-ce qu'un homme, une personnalité, pourra l'interrompre ? Honnêtement, je ne sais pas".
Enfin, François Fillon, âgé de 65 ans, a assuré qu'un retour en politique n'était pas imaginable. Il a indiqué n'éprouver "aucune nostalgie". Sur sa défaite de 2017, il a avoué éprouver quelques regrets et rancunes. "Il y a des comportements humains qu'on ne peut pas complètement pardonner" mais "je tourne la page", a-t-il ajouté.