À deux mois du second tour de la présidentielle, François Fillon martèle que la justice n'a pas à dicter le calendrier démocratique. Il a d'ailleurs appelé à un rassemblement de soutien dimanche au Trocadéro, à Paris. Le candidat, qui voit sa famille politique se désolidariser autour de sa candidature, espère une démonstration de force sur le symbolique parvis des Droits de l'Homme.
Un coup de force. François Fillon espère colmater les brèches dans son camp avec cette manifestation. Il y prononcera notamment "un discours au peuple de France". Des bus seront affrétés pour acheminer les militants. "Il faut plusieurs dizaines de milliers de personnes pour que ça ait de l'allure", confie un cadre.
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Une manifestation à haut risque. Mais ce rassemblement inquiète aussi certains républicains. "C'est une folie", selon un juppéiste qui redoute, comme une filloniste, "des dérapages dans les slogans", contre la justice, contre la presse. Mais pour François Fillon, il s’agit de montrer que sa base est plus solide que les élus. "Il veut être relégitimé" confie un proche.
"Rester est impossible". Car mercredi, le doute s’est insinué jusque dans sa garde rapprochée. Son directeur de campagne, Patrick Stefanini, suggère le retrait, les patrons du parti et du Sénat font part de leurs doutes. Du côté des anciens rivaux de François Fillon, Alain Juppé joue la discrétion. "Rester est impossible, mais le lâcher sans plan B est impossible", se lamente l’un des amis du maire de Bordeaux. Nicolas Sarkozy, lui, a eu deux fois son ancien Premier ministre au téléphone pour lui dire de "décider en son âme et conscience et d'assumer sa décision". François Fillon a choisi : il veut tenir.