Rachida Dati, députée européenne (LR), a estimé vendredi que François Fillon, fragilisé par l'affaire des emplois présumés fictifs de son épouse, "paie le fait qu'il n'a pas su bien rassembler", et l'a appelé à recentrer sa campagne "autour des élus de terrain".
"Des erreurs de communication". "On est pollué par cette affaire qui a cassé l'élan de cette campagne présidentielle", a regretté l'ancienne Garde des Sceaux sur BFMTV/RMC, notant que "l'élan n'était pas si fort que ça". "Aujourd'hui, il paie aussi le fait qu'il n'a pas su bien rassembler (...) l'ensemble des élus, des militants. Il a pensé que la victoire le légitimait totalement. Il s'est déconnecté des élus de terrain", a déploré la maire du 7e arrondissement de Paris, critiquant des "erreurs de communication" de la part du candidat de la droite.
"Mettez-vous à la place des Français, ils se disent 'un million d'euros, c'est énorme', on n'est même pas sur la réalité du travail, c'est énorme". Il aurait dû dire 'je peux comprendre que ces sommes sont choquantes'", a-t-elle jugé, conseillant à François Fillon de "revoir tous les élus de terrain, de revoir tous les militants, de dégager les communicants".
Juppé ne fait l'unanimité. Rachida Dati a en revanche refusé d'évoquer l'hypothèse d'un plan B pour remplacer la candidature de François Fillon. "Il y a un plan A, le plan A c'est François Fillon", a-t-elle assuré, exprimant ses doutes sur un retour du second de la primaire Alain Juppé. "Il ne fait pas l'unanimité. Lui-même a dit qu'il n'était pas un recours", a déclaré Rachida Dati, soutien de Nicolas Sarkozy pendant la primaire, écartant également l'idée d'un retour de l'ancien président.
Fillon aurait une chance sur trois de maintenir sa candidature. L'ancienne ministre a en revanche souligné l'indépendance de la justice en France, estimant que François Fillon, d'après les suites que pouvait prendre l'enquête, avait "une chance sur trois (...), compte tenu de ses propos" de pouvoir maintenir sa candidature.
"Ou c'est classé, (ou) s'il est renvoyé devant le tribunal correctionnel ça va être un peu compliqué pour nous de faire campagne (...) mais ça ne veut pas dire qu'il est coupable, et (troisième scénario) l'ouverture d'une information (judiciaire, ndlr), par définition ça peut conduire à une mise en examen", a expliqué l'ancienne ministre de la Justice. "La seule chose qui m'empêcherait d'être candidat, c'est si mon honneur était atteint, si j'étais mis en examen", avait déclaré François Fillon le 26 janvier.