Le 1er mars restera assurément l'un des tournants de la campagne présidentielle. François Fillon a annoncé mercredi son maintien dans la course à l’Élysée, malgré sa prochaine mise en examen. Une sortie suivie de plusieurs défections, dont celles de Bruno Le Maire et des centristes de l’UDI. Récit d’une folle journée.
- Acte 1 : le report surprise de sa visite au Salon de l’agriculture
Il est 8h10 quand les journalistes et plusieurs élus sont réunis au Salon de l’agriculture pour attendre la venue de François Fillon, prévue à 8h. Mais coup de tonnerre : un communiqué indique que le candidat de la droite ne viendra pas, sans la moindre explication. Une annonce qui provoque la stupéfaction parmi les membres de son équipe, pas informés de ce report surprise.
La presse était là. Bussereau vient d'arriver. Mais pas de Fillon au salon
— Aurélie Herbemont (@aurelherbemont) 1 mars 2017
- Acte 2 : une matinée de spéculations
Une heure plus tard, aux alentours de 9h30, François Fillon annonce qu’il se présentera face à la presse à midi. S’en suit alors une matinée pleine de confusion, ponctuée de rumeurs et de spéculations en tous genres. François Fillon est en fait à son quartier général et consulte à tout va. Au téléphone il s’entretient avec Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Les ténors du parti défilent dans son bureau : Valérie Pécresse, François Baroin ou encore Bruno Le Maire, qui lui demande de renoncer à sa candidature. "Bien sûr qu’il a pensé à renoncer", affirme un de ses proches. "Mais il n’a pas d’autre choix, il continue."
- Acte 3 : Fillon annonce son maintien
François Fillon arrive alors devant la presse, le visage grave. Le candidat de la droite annonce alors sa convocation le 15 mars en vue d’une mise en examen dans l’enquête sur les emplois présumés fictifs de sa famille. Mais, contrairement à ce qu’il avait affirmé, il assure qu’il se maintiendra dans la course à l’Élysée. "Je ne céderai pas, je ne me rendrai pas, je ne me retirerai pas", assure-t-il, avant de se livrer à une violente sortie contre la justice, allant jusqu’à dénoncer "un assassinat politique."
- Acte 4 : Le Maire le lâche, l’UDI se tâte
Mais dans la foulée, François Fillon doit déplorer une première défection : celle de Bruno Le Maire. Le candidat à la primaire de la droite annonce qu’il démissionne de ses fonctions de "représentant pour les affaires européennes et internationales de la campagne de François Fillon". Certains de ses lieutenants lâchent aussi le candidat. Quant au député Pierre Lelouche, il demande à François Fillon de se retirer. Puis l’UDI annonce suspendre sa participation à la campagne de l’ex-Premier ministre.
- Acte 5 : une visite mouvementée au Salon de l’agriculture
A 15h, François Fillon se rend finalement au Salon de l’agriculture. Il ne déambule cependant pas dans les allées et ne va pas au contact des visiteurs. Il se promène de stands fermés en stands fermés, afin de discuter au calme et vanter son programme auprès des agriculteurs. Mais à l’extérieur, la cohue médiatique se double d’une incursion de supporters anti-Fillon. Des cordons de policiers et des gendarmes armés sont même déployés. L’atmosphère se tend, les "Fillon président" répondant aux sifflets. A plusieurs reprises, des pro et anti-Fillon s’affrontent verbalement, parfois vertement. Un Salon de l’agriculture mouvementé, à l’image de cette journée.
Sidérante visite de François Fillon au salon de l'agriculture. Supporters : "FILLON ! PRÉSIDENT !" vs. visiteurs : "OOOOOOOUUUH !!" pic.twitter.com/zZvSQDzJuO
— François Geffrier (@FrancoisGeff) 1 mars 2017