François Fillon redevient un simple militant. Le candidat de la droite, relégué à la troisième place à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, a déclaré lundi au Bureau politique des Républicains qu'il n'avait pas la légitimité pour mener la bataille des législatives. Il s'est ensuite rendu dans son QG, dans le 15ème arrondissement, pour prendre un dernier verre avec son équipe de campagne. Un dernier moment de partage qui ressemblait bien à un adieu.
Ambiance légère et cœur gros. François Fillon est resté un peu plus d’une heure : beaucoup de photos, quelques verres, et un long discours de remerciement pour toutes les petites mains qui l’ont aidé à faire campagne. Parmi les convives, Eric Ciotti et Bruno Retailleau, restés très discrets, ont pu être aperçus.
Ambiance légère, nous a-t-on dit. Mais à la sortie, les dos sont courbés et les yeux d’Anne-Marie, fidèle filloniste, humides. "Je suis triste parce que l’on aurait dû gagner. On nous a volé la victoire. On a eu un président, un ministre, un Premier ministre extraordinaire, et c’est avec beaucoup de regrets que l’on arrête la campagne. Mais haut les cœurs !".
À deux points du second tour. Jules, qui a tracté pendant trois mois pour François Fillon, ne cache pas sa désillusion. "Il y a un certain nombre de gens, dans notre famille politique, qui ont vu leur intérêt personnel, ou dont les convictions sont plus changeantes et qui n’ont pas tenu le choc. Quand il vous manque deux points pour arriver au second tour, et bien ces deux points sont peut-être là."
La pilule est difficile à avaler pour les militants, qui tentent tout de même de rester positifs : "On a semé des graines, elles vont pousser. Dans cinq ans, on aura notre revanche", promet l’un d’eux.