Le président français François Hollande a condamné jeudi l'attitude de la Russie qui "prend des engagements et ne les tient pas" face à la crise humanitaire à Alep, lors de son arrivée à un sommet européen à Bruxelles. "Il y a un moment où il faut répondre de ses actes", a lancé le chef de l'État français avant de souligner que "l'Europe doit faire entendre sa voix".
"Il est temps qu'on arrive à cette trêve". "La Russie prend des engagement qu'elle ne tient pas, alors maintenant, il est temps qu'on arrive à cette trêve" dans la deuxième ville de Syrie, a plaidé le président français. "Dans les quelques heures qui viennent, si les efforts ne sont pas faits, les régimes qui soutiennent Bachar al-Assad prendront la responsabilité de cette situation extrêmement grave pour les populations", a-t-il averti. Et d'insister: "On ne peut pas laisser des femmes, des hommes des enfants, être soumis à des bombardements, enrôlés de force, menacés pour leur sécurité et traités de manière aussi indigne", a-t-il ajouté.
Une population "prise en otage". Interrogé sur l'unité de l'UE sur la question, François Hollande a répondu: "Si les 28 n'étaient pas d'accord sur une question aussi essentielle (...) alors à quoi ça servirait d'avoir l'Europe à 28". "L'Europe doit se retrouver sur cette position tout en ouvrant la voie à la négociation" et "exiger" un "cessez-le-feu", que "la population qui est aujourd'hui menacée, prise en otage, puisse sortir d'Alep et qu'un couloir humanitaire soit ouvert", a-t-il réitéré. Pour François Hollande, "l'urgence" est "de faire évacuer le plus possible la population qui ne plus supporter les bombardements et les massacres et qui veut en toute sécurité quitter la zone". "La deuxième priorité, c'est de pouvoir faire accéder à Alep l'aide alimentaire et les médicaments pour la population qui voudrait rester", la troisième étant "de protéger tous les établissements hospitaliers autour d'Alep".