"Ça va mieux". C'était la fameuse affirmation de François Hollande lors de l'émission télévisée Dialogues Citoyens. La formulation avait surprise les observateurs de la vie politique et les téléspectateurs. Ils sont 86% ce lundi à répondre au président, dans un sondage Ifop commandé par Europe 1, que non, la situation ne s'est pas améliorée pour le pays en général. 51% des sondés nuancent toutefois ce propos sur un plan individuel. François Hollande peut-il encore convaincre l'opinion publique ? La question a été posée à Jean Garrigues, politologue, invité d'Europe Midi.
Toujours dans la course. Avec 14% d'intentions de vote à un an des élections présidentielles, François Hollande, qui sera mardi en direct dans la matinale d'Europe 1, apparaît fragilisé. "Mais il a encore sa chance", estime Jean Garrigues. "On envisage un deuxième tour avec Marine Le Pen. Face à elle, tout est jouable au premier tour. La droite aussi est affaiblie par des divisions internes. Et une fois au second tour, la mobilisation devrait jouer pour lui."
D'autant que le sondage Europe 1 ne contredit pas forcément le - possible- candidat Hollande. "Certes, 86% pensent que la situation ne va pas mieux. Mais l'inconscient collectif joue beaucoup. Et on le voit puisque sur un plan individuel, quand il s'agit d'évaluer leur situation personnelle, le discours change pour 51% des personnes interrogées. C'est un élément qui peut encourager le président dans sa démarche et vers sa candidature."
Siffler la fin de la partie. Le principal danger pour François Hollande vient de ses propres rangs. D'Arnaud Montebourg, ex-ministre et désormais dans le camp des frondeurs contre le gouvernement, qui vient tester sa popularité ce lundi au Mont Beuvray avant de dévoiler ses intentions. D'Emmanuel Macron, actuel ministre de l'Economie, qui a lancé son propre mouvement. "Là, il y a un vrai problème qui se pose. Cette idée de modernité, de renouveler l'offre, le paysage, les manières de faire de la politique. Emmanuel Macron a su les incarner. Il occupe le terrain du ni droit ni gauche qui aujourd'hui est porteur. Il va falloir voir si cette dynamique va durer', conclut Jean Garrigues.