François Hollande a fermement répliqué lundi à Donald Trump et à ses critiques sur l'Union européenne, lors de la remise de la Légion d'honneur à l'ambassadrice américaine à Paris, Jane Hartley. "Je vous l'affirme ici : l'Europe sera toujours prête à poursuivre la coopération transatlantique, mais elle se déterminera en fonction de ses intérêts et de ses valeurs. Elle n'a pas besoin de conseils extérieurs pour lui dire ce qu'elle à a faire", a déclaré le président français.
Les relations UE-USA "ont toujours été fondées sur des principes et des valeurs". "Au moment où s'installe une nouvelle administration à Washington, je voudrais rappeler que les relations entre l'Europe et les États-Unis ont toujours été fondées sur des principes et des valeurs. Ces valeurs s'appellent le respect, le soutien mutuel en cas de péril, mais aussi l'attachement à la démocratie, la défense des libertés, et cette égalité entre les femmes et les hommes, la dignité de l'être humain", a également déclaré François Hollande. "Nous partageons aussi depuis longtemps la même conception du droit d'asile pour celles et ceux qui fuient les persécutions et les conflits. Ce principe est d'ailleurs un de ceux qui a fondé la nation américaine", a-t-il poursuivi.
Hollande défend l'Europe. Dans un entretien aux journaux allemand Bild et britannique The Times, Donald Trump a estimé que le Royaume-Uni avait eu "bien raison" de quitter une UE selon lui dominée par l'Allemagne. Pour François Hollande, "l'Europe est une création originale, fondée sur des nations qui ont fait ce choix pour relever un certains nombre de défis". Elle "doit également prendre ses responsabilités et notamment pour sa défense, sa sécurité. C'est sans doute un des choix qui devra être encore fait pour aller plus loin, dans le respect de nos alliances, mais pour être d'avantage présent dans le monde, pour porter la voie de l'Union européenne qui est également une puissance, pas simplement économique mais politique. En tout cas qui doit s'affirmer".
Désaccords sur l'Otan et le nucléaire iranien. Autre désaccord sur le devenir de l'Otan qui "ne sera obsolète (terme employé par Donald Trump, NDLR) que lorsque les menaces le seront devenues elles aussi", a jugé le président. "Nous sommes attachés à nos alliances, mais nous sommes aussi capables d'être autonomes sur le plan stratégique. C'est ce que la France a toujours défendu, au nom de son indépendance. En pleine complémentarité avec l'Otan". Le président a par ailleurs contredit Donald Trump au sujet de l'accord sur le nucléaire iranien. "Nous tenons à ce que cet accord puisse être respecté par toutes les parties, notamment par l'Iran, mais nous tenons aussi à faire perdurer cet accord qui est une condition de la paix et de la lutte contre la prolifération".
Hommage à Obama. Il a rendu hommage à Barack Obama qui fut un "acteur clé" de la conclusion de l'accord de Paris sur le climat, que Donald Trump veut également remettre en cause.