François Hollande aurait difficilement pu faire plus pour s’éloigner de la primaire de son camp. En déplacement officiel au Chili, le chef de l'Etat a choisi de passer une partie de sa journée en plein désert d’Atacama, où il va visiter une centrale électrique photovoltaïque construite par EDF, et où il vantera les mérites de l’énergie solaire.
Sans réseau téléphonique ni Internet. Cette visite au cœur du désert le plus aride du monde, par 50 degrés, sans réseau téléphonique et sans Internet, tombera pile au moment où les bureaux de vote fermeront en France. Mais "un président reste toujours connecté", explique son entourage. Il aura les résultats. En privé, François Hollande confirme : "bien sûr que je m’y intéresse. Je serais fou si je vous disais le contraire". Toutefois, le président devrait rester silencieux. Il n’entend pas commenter l'élection ni les résultats. En tout cas, pas tout de suite.
La France face aux dangers du populisme. Au Chili, il est bien plus loquace sur l’histoire, sur la mémoire de la dictature de Pinochet. Et lorsqu'il s’adresse aux Français, c’est pour les avertir des dangers du populisme, au lendemain de l’investiture de Trump : "c’est une lutte, c’est un combat. La France ne peut pas être un pays spectateur. Lui aussi est tenté par le repli, par la peur, par l’idée que nous devrions renoncer à ce que nous sommes pour être protégés. La France est toujours regardée. Elle donne parfois l’exemple, souhaitons qu’il soit le bon", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours, samedi.
Sur la tombe de Salvador Allende. C’est à nouveau en se plongeant dans l’histoire du Chili que François Hollande commencera sa journée, dimanche, en allant se recueillir sur la tombe de Salvador Allende, l’ancien président chilien qui s’était suicidé alors que son palais était bombardé par le général Pinochet en 1973. Un événement qui avait "marqué" sa vie de militant, confie-t-il. François Hollande avait alors 18 ans.