Trois ans après sa visite au Mali tout juste libéré des djihadistes, le président François Hollande se rend lundi en Irak, en pleine offensive contre le groupe Etat islamique (EI), qui défie le monde à coups d'attentats spectaculaires. Le président, qui a engagé les armées françaises tambour battant dans la lutte contre le terrorisme depuis 2012, du Sahel au Levant, poursuit avec cette visite un quinquennat inédit de "chef de guerre" au plus près des opérations.
Le seul chef d'Etat occidental en Irak. Deux ans après le début des opérations de la coalition internationale contre l'EI, dont la France est le deuxième contributeur derrière les Etats-Unis, François Hollande reste le seul chef d'Etat occidental majeur à se rendre en Irak. En septembre 2014, il avait déjà été précurseur après la chute de Mossoul, deuxième ville du pays, aux mains de l'EI, en annonçant depuis Bagdad un soutien militaire accru de la France aux forces irakiennes face aux combattants djihadistes.
Une visite extrêmement sécurisée. Sa visite, dont le programme a été tenu secret jusqu'au dernier moment, sera placée sous une sécurité maximale, deux jours après un attentat revendiqué par l'EI qui a fait près de 30 morts sur un marché de Bagdad. Le chef de l'Etat, qui sera accompagné de son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, devrait évoquer avec le Premier ministre chiite Haider al-Abadi la situation militaire à Mossoul, grande ville sunnite du Nord, que les forces irakiennes tentent de reconquérir à la faveur d'une vaste offensive lancée le 17 octobre.
Poursuivre le combat. S'il se rend comme en 2014 dans le Kurdistan irakien, acteur important dans les opérations contre l'EI, il sera tout près de la ligne de front de Mossoul, sur laquelle des forces spéciales françaises conseillent des peshmergas kurdes. "Nous n'en avons pas terminé avec le fléau du terrorisme" qu'il "faudra continuer à combattre", a averti samedi soir le chef des armées dans ses ultimes vœux du Nouvel An. "C'est le sens de nos opérations militaires au Mali, en Syrie, en Irak", a-t-il poursuivi. En recul sur le terrain, les djihadistes ripostent par des attentats de masse dans le monde, dernièrement à Berlin après Nice le 14 juillet en France, dont le mode opératoire glace les opinions publiques occidentales.