Le porte-avions Charles-de-Gaulle sera déployé "dans quelques jours" dans le Golfe, a annoncé vendredi le président François Hollande au cours d'une visite-surprise sur le porte-avions français, qui se trouve actuellement en Méditerranée orientale. "Dans quelques jours, vous rejoindrez une nouvelle zone de déploiement, vous prendrez des responsabilités de commandement vis-à-vis de nos alliés dans le cadre de la coalition", a déclaré le président, lors d'une allocution à l'équipage du porte-avions dans le hangar de maintenance où sont stationnés les appareils, en présence de 80% des quelque 2.000 membres d'équipage.
Le Charles-de-Gaulle prendra la relève d'un porte-avions américain. Le 22 novembre, le chef d'état-major des armées français Pierre de Villiers avait déjà indiqué que le Charles-de-Gaulle "part(ait) aussi pour relever un porte-avions américain dans le Golfe", confirmant ainsi qu'après la Méditerranée, le groupe aéronaval poursuivrait sa mission vers le Golfe.
"Intensifier les frappes". "Vous poursuivrez d'une autre façon la lutte que nous engageons contre le terrorisme", a souligné le président de la République. "Votre mission se poursuivra jusqu'en mars", a ajouté François Hollande, installé sur un pupitre entre un Super-Étendard et un Rafale. "Après le lâche et terrible attentat qui a frappé notre pays, j'ai décidé d'intensifier le combat contre Daech en Syrie et en Irak (...) ça veut dire intensifier les frappes", a-t-il rappelé. "120 sorties de combat ont été réalisées et toutes ont réussi", a-t-il dit. "La France peut se féliciter de disposer d'un porte-avions comme le Charles-de-Gaulle." "Flexibilité, rapidité, disponibilité, c'est la force de l'armée française et c'est ce que je vous demande avec des moyens qui ont été augmentés", a-t-il indiqué.
"J'ai confiance en vous et en vos chefs, je vous exprime la gratitude de la Nation pour ce que vous faites et ce que vous allez faire" pour "la destruction de Daech", a ajouté le président. Après son allocution, François Hollande a assisté à la nuit tombée, depuis le poste de commandement du pont d'envol, au catapultage de plusieurs appareils qui partaient en mission: un avion de surveillance Hawkeye, un Super-Étendard et deux Rafale.
Visite surprise. C'est la première fois que le président de la République, aussi chef des armées se rend sur le théâtre des opérations militaires françaises contre l'organisation Etat islamique. Sa visite intervient trois semaines après les attentats du 13 novembre commis par des djihadistes qui ont fait 130 morts en Île-de-France.