"L'information m'a sidérée. Mais cela ne m'a pas réjoui, en aucune façon." Le 14 mai 2011, Dominique Strauss-Kahn, alors favori dans les sondages de la primaire que la gauche s'apprête à tenir en vue de la présidentielle l'année suivante, est arrêté à New-York pour le viol d'une femme de chambre.
La suite, tout le monde la connaît : de l'inculpation à la déclaration de non-lieu, avant de nouvelles poursuites en France, l'ancien dirigeant du FMI a momentanément abandonné toute ambition politique. François Hollande, qui était challenger se retrouve en tête des intentions de vote à la primaire. Invité exceptionnel de Fabrice d'Almeida dans le podcast "Au cœur de l'histoire", il revient sur cet événement qui, selon lui, a posé de mauvaises bases à son quinquennat.
Écoutez l'analyse de François Hollande sur l'absence de DSK à la primaire socialiste de 2011, face à Fabrice d'Almeida dans "Au cœur de l'histoire"
"Je n'ai pas été satisfait d'être privé d'une primaire" avec DSK
Pour l'ancien président socialiste en effet, l'absence de DSK lui a "coûté politiquement". "Je trouvais que DSK était un concurrent certes redoutable, mais qui mettait le débat à un niveau intellectuel intéressant. Je n'ai pas été satisfait d'être privé d'une primaire qui m'aurait permis de montrer que j'étais un social-démocrate qui n'épousait pas les thèses du marché."
Et s'il l'a bel et bien emporté au second tour face à Martine Aubry, François Hollande attribue à l'absence de DSK un manque de légitimité qui l'a poursuivi tout au long de son mandat. "On a dit 'oui mais François Hollande a été candidat parce que DSK n'a pas pu l'être, et il a été élu parce que c'est Nicolas Sarkozy qui était sortant'", estime-t-il aujourd'hui. "Comme si ce que j'essayais de porter était considéré comme secondaire par rapport à une circonstance."
Retrouvez le récit de son arrivée au pouvoir et des années qui ont précédé par François Hollande, au micro de Fabrice d'Almeida dans"Au cœur de l'histoire" :