Le président français François Hollande a appelé samedi l'Europe à "répondre" avec "fermeté" au président américain Donald Trump, avec qui il devait s'entretenir dans la journée au téléphone. "Lorsqu'il y a des déclarations qui viennent du président des Etats-Unis sur l'Europe et lorsqu'il parle du modèle du Brexit pour d'autres pays, je crois que nous devons lui répondre", a déclaré François Hollande en marge d'un sommet des pays méditerranéens de l'Union européenne, souhaitant que l'Europe engage le "dialogue avec fermeté". "On doit affirmer nos positions et engager un dialogue avec fermeté sur ce que nous pensons" avec aussi "le souci de régler les problèmes du monde", a martelé en guise de réponse le président français devant la presse.
"Nous devons lui répondre". "Quand le président des Etats-Unis évoque le climat pour dire qu'il n'est pas encore convaincu de l'utilité de cet accord, nous devons lui répondre", a ajouté François Hollande, recourant à l'anaphore, sa figure de style de prédilection. "Quand il ajoute des mesures protectionnistes, qui pourraient déstabiliser les économies, pas simplement européennes mais les économies des principaux pays dans le monde, nous devons lui répondre et quand il refuse l'arrivée de réfugiés, alors que l'Europe a fait son devoir, nous devons lui répondre", a-t-il enchaîné.
François Hollande : l'Europe doit "répondre...par Europe1fr
L'Europe doit se souder. Évoquant la Syrie, l'Irak, la lutte contre le terrorisme et "ce que nous devons faire par rapport à la Russie", le chef de l'Etat français a estimé que "tout ça mérite le dialogue" avec Donald Trump. "C'est souvent devant l'adversité, devant les défis, devant les épreuves que l'on voit si une union est solide, si elle est capable de déterminer son avenir", a-t-il également observé, estimant que l'Europe était "devant l'épreuve de vérité, devant l'heure des choix". "La lucidité", a-t-il encore fait valoir, doit "convaincre les Européens d'aller plus loin ensemble" face au "populisme" et aux "discours que l'on entend, venant des Etats-Unis" qui "encouragent le populisme et l'extrémisme".
Depuis #Lisbonne, @fhollande ferme face à #trump avant leur entretien tel: "les discours venant des Etats-Unis encouragent le populisme"
— Walid Berrissoul (@walidb) 28 janvier 2017
"Non, l'Europe elle n'est pas protectionniste, l'Europe elle n'est pas fermée, elle n'est pas sans valeurs et sans principes", a-t-il assuré, évoquant sa "responsabilité" à l'égard des "génération futures". "Parce que l'Europe, c'est une force, l'Europe, c'est une garantie, l'Europe, c'est une protection, et l'Europe c'est aussi un espace de liberté et de démocratie et moi j'y tiens", a conclu François Hollande.