Il n'était pas venu pour "dissimuler les erreurs, les échecs". Il n'en a pas moins gardé sa fierté. Invité du 20 Heures de France 2 mardi, à la veille de la sortie de son livre Les leçons du pouvoir, l'ancien président de la République François Hollande a estimé qu'il "aurait pu battre Emmanuel Macron" s'il n'avait pas renoncé à se représenter à la présidentielle, en mai 2017.
"Un sacrifice personnel". "J'aurais pu, mais je ne l'ai pas voulu", a lâché l'ancien chef de l'État, avant de justifier : "Nous aurions été battus tous les deux". Une allusion non voilée à un potentiel deuxième tour entre François Fillon et Marine Le Pen. "Les raisons qui me conduisaient à ne pas être candidat étaient politiques", explique-t-il d'ailleurs, citant "une gauche divisée, la candidature déclarée d'Emmanuel Macron, et la droite, assurée d'être au second tour contre l'extrême droite". L'ex-président a même évoqué un "sacrifice personnel".
Macron fait "un pari qui n'est pas le bon". François Hollande s'est aussi longuement épanché sur la politique de son successeur. "Emmanuel Macron fait un pari qui n'est pas le bon", a-t-il estimé, dénonçant "un creusement des inégalités". "Je vais aussi battre ma coulpe (…). Dans un premier temps, la politique pour redresser les comptes de la France a conduit à lever davantage d'impôts. (…) Mais lorsque le budget va mieux, il n'est pas nécessaire de demander des prélèvements supplémentaires, et encore moins aux moins favorisés", a-t-il encore critiqué.
"Si je n'avais pas été séduit...". Quant à la personnalité d'Emmanuel Macron, François Hollande a volontiers rappelé son rôle dans son ascension politique... Tout en l'égratignant au passage. "Si je n'avais pas été séduit, je ne l'aurais pas choisi comme conseiller et après comme ministre. Mais je crois que la confiance est indispensable dans les relations humaines. Je ne dis pas qu'il n'a pas de talent ou de qualités car si je l'avais pensé, je ne l'aurais pas appelé auprès de moi quand il était un parfait inconnu."
"Un citoyen pas comme les autres". Il s'agit pour l'ancien président d'avancer un peu de rancœur tout en gardant la tête haute. François Hollande conclut : "Aujourd'hui, je ne poursuis aucun intérêt partisan. Je suis un citoyen. Un citoyen pas comme les autres, car je suis un ancien président."