L'idée d'une primaire fait son chemin à gauche. De plus en plus de voix s’élèvent pour pousser François Hollande à s’y soumettre. Alors que Manuel Valls semble avoir fermé la porte ce week-end : "François Hollande est le candidat naturel de la gauche", a-t-il notamment affirmé, rien n'est encore exclu. Contre toute attente, le président de la République pourrait même l'emporter et retourner le piège contre ses adversaires politiques.
François Hollande est toujours resté silencieux sur le sujet. Une primaire de toute la gauche à laquelle participe François Hollande, c’est en effet possible. Il faut noter que le principal intéressé, en "on" comme en "off", est toujours resté silencieux sur le sujet depuis qu’il est président de la République. La primaire pour désigner le candidat à la présidentielle est d'ailleurs inscrite noir sur blanc dans les statuts du PS. Le président de la République n’a pas totalement exclu de se jeter dans la primaire. Il observe, il regarde et il écoute, sans se prononcer… Le récent épisode sur la déchéance de nationalité en est le parfait exemple : François Hollande a arbitré au dernier moment, sans avoir rien laissé filtré, prenant tous les commentateurs et une partie de ses proches à revers.
Aussi impopulaire soit-il, François Hollande n’a rien à craindre vu le casting. On parle d’une primaire ouverte, de toute la gauche : des communistes aux écologistes, en passant par les radicaux et les frondeurs du PS. Si tous les candidats s’engagent à une primaire de rassemblement : le ralliement de tous derrière le vainqueur, pourquoi François Hollande n’irait pas ? D’autant que Manuel Valls vient de lui laisser la place en le désignant candidat naturel. Aussi impopulaire soit-il, François Hollande n’a rien à craindre vu le casting : Cécile Duflot ne représente que 2% dans les sondages, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon sont sur le même positionnement et en concurrence avec Pierre Laurent. Le président de la République n'a rien à perdre et tout à gagner : terrain dégagé au premier tour, plus de candidat écologiste, pas de candidat communiste à l'exception de Jean-Luc Mélenchon qui lui a très bien vu le piège et s’est empressé de refuser.
Car, au final, la primaire pour François Hollande, c’est l’assurance d’accéder au second tour : on l’a vu aux régionales, quand la gauche est rassemblée au premier tour elle devance la droite, quand elle est divisée en revanche elle éliminée. François Hollande veut un second mandat ? La primaire est son meilleur atout.