Le discours de François Hollande, jeudi salle Wagram à Paris, avait des allures d’entrée en campagne. À l’Elysée, la stratégie des prochains mois a été minutieusement affinée. Un proche du président parle même d’une "montée en puissance".
Une campagne avec des meetings. Le calendrier est en train de se remplir : le prochain rendez-vous aura lieu à l’occasion d’un colloque sur la démocratie, à l’Assemblée nationale, le 6 octobre. Le suivant se tiendra fin octobre, pour l’anniversaire de la naissance de François Mitterrand. Précisons au passage que ces meetings, qui ne disent par leur nom, sont organisés par des fondations ou des institutions, donc ils n’entrent pas dans les comptes de campagne.
Sarkozy plutôt que Juppé. D’ici décembre donc, le président Hollande va régulièrement s’effacer derrière le candidat pour installer ses thèmes de campagne ; l’idée de la France opposée à l’identité française, la défense du modèle social, etc. François Hollande adressera également sa riposte à Nicolas Sarkozy. Cibler l’ex-chef de l’Etat, c’est une façon de l’aider à gagner la primaire, d’installer le duel présidentiel avec lui ; Nicolas Sarkozy est l’adversaire préféré de François Hollande, car il pense qu’il est à sa portée de le battre. À l’inverse, le président voit en Alain Juppé un candidat beaucoup plus retors.
Rien ne sert de courir... Septembre, pour une entrée en campagne, c’est très tôt lorsqu'il s'agit d'un président en exercice. Pour rappel, Nicolas Sarkozy avait attendu février pour se déclarer. Il avait néanmoins tenu son premier meeting de campagne avant la candidature officielle, le 1er décembre 2011 à Toulon. Ses amis lui avaient pourtant reproché son entrée en lice tardive : "si tu avais eu deux ou trois semaines de plus tu gagnais". L’écart n’avait cessé de se réduire en fin de campagne. François Hollande ne veut surtout pas commettre la même erreur, il préfère partir à temps, comme la tortue, et non pas à la dernière minute comme le lièvre Sarkozy en 2012.