François Hollande prêt à se réapproprier la gauche devant la fondation Jaurès

François Hollande entend parler de la gauche et de ses figures historiques pour, en vérité, mieux parler de lui.
François Hollande entend parler de la gauche et de ses figures historiques pour, en vérité, mieux parler de lui. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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David Doukhan et R.Da.
Le président de la République assurera mardi le discours de clôture d’un grand colloque sur l’exercice du pouvoir par la gauche, l’occasion pour lui de défendre implicitement son propre bilan.

Le Président de la République clôturera mardi, en milieu de journée, un colloque organisé par la  fondation Jean Jaurès, un think tank de gauche, et intitulé : "La gauche et le pouvoir". François Hollande y livrera  sa vision de la gauche au pouvoir. Surtout, ce sera l’occasion pour le chef de l’Etat de défendre et de revendiquer son appartenance à la gauche, avec pour horizon son éventuelle candidature en 2017.

Quelle trace dans l’histoire ? François Hollande entend parler de la gauche et de ses figures historiques pour, en vérité, mieux parler de lui.  C’est du moins ce qu’il a confié à des proches. "Finalement, on trouve toujours que la gauche a été de gauche, mais une fois qu’elle a quitté le pouvoir", déplore-t-il. Le président devrait même citer plusieurs exemples : le Front Populaire, dont on retient les congés payés, François Mitterrand, vivement critiqué au moment du tournant de la rigueur, et dont la présidence a pourtant vue l’abolition de la peine de mort et la mise en place des 39 heures. Enfin, le gouvernement de Lionel Jospin, accusé d’être celui qui a le plus privatisé dans l’histoire, et qui est pourtant à l’origine des 35 heures et de la CMU.

Des allures de Meeting. François Hollande aimerait que cette logique, qui consiste à critiquer d’abord et à encenser a posteriori, ne s’applique pas à lui. Il veut que le bilan de la gauche soit fait avant que ses fonctions ne prennent fin ; le président affirme qu’il est toujours de gauche, il estime que le procès qui lui est fait est injustifié et ne doit pas empêcher sa réélection. Plusieurs ministres et quelques dizaines de parlementaires assisteront à son allocution, ce qui pourrait lui donner du courage, et ne devrait pas manquer, en tout cas, de donner à ce colloque universitaire des allures de meeting.