François Hollande a promis, lundi, que l'Agence nationale de la recherche (ANR), chargée de financer les programmes des chercheurs français, accepterait davantage de projets dès cette année.
Les taux de sélection revus à la hausse, jusqu'à 20%. "Pour 2016, j'ai souhaité que l'ensemble des projets soumis à l'ANR bénéficie d'une forte hausse des taux de sélection, avec un effort particulier pour la recherche fondamentale", a déclaré le chef de l'Etat lors de l'inauguration de l'Institut Pierre-Gilles de Gennes pour la microfluidique, à Paris. "Les projets 'Frontières de la recherche' devront bénéficier d'un taux de réussite d'au moins 14% et ce taux sera d'au moins 12% pour les 'défis sociétaux' (climat, santé, sécurité alimentaire...)", a-t-il précisé, alors que le taux moyen avoisinait jusqu'à présent 9%.
"En 2017, des moyens supplémentaires seront apportés pour que les taux de sélection puissent être portés respectivement à 20% et 14%", a encore indiqué François Hollande. "L'ANR ne dispose pas de ressources suffisantes", a reconnu le chef de l'Etat selon lequel le taux actuel de réussite n'est "pas à la hauteur" des "ambitions" de la France en matière de recherche. "Cela voudrait dire que 91% des projets ne seraient pas de qualité", ce qui "est faux", a-t-il relevé, parlant d'un "gâchis".
Un incubateur de start-up également inauguré. François Hollande s'est cependant abstenu d'évoquer une enveloppe financière à l'appui de cette annonce. "La France demeure une puissance scientifique" et "nous avons un devoir qui est de créer le meilleur environnement pour que la recherche française soit au plus haut niveau de l'excellence", a-t-il souligné. Le chef de l'Etat a par ailleurs annoncé "une nouvelle mesure pour les jeunes chercheurs prometteurs qui n'ont pas pu être retenus dans les financements européens" avec "10 millions d'euros affectés dès cette année au soutien de leurs projets".
Outre l'Institut Pierre-Gilles de Gennes pour la microfluidique - baptisé du nom du chercheur français récompensé par le prix Nobel de physique en 1991 et décédé en 2007 -, le président de la République a inauguré un "incubateur de start-up" de l'Ecole supérieure de physique et de chimie industrielle de la Ville de Paris.