L'ancien président socialiste François Hollande a reconnu avoir "forcément" une part de responsabilité dans la colère exprimée par le mouvement des "gilets jaunes", dans un entretien avec le quotidien belge Le Soir.
"Les débordements auraient pu être évités". "Comme acteur politique qui a exercé le pouvoir, j'ai ma part de responsabilité", a ajouté l'ex-chef de l'État (2012-2017) dans cette interview parue samedi. Il critique cependant la gestion de la crise par son successeur Emmanuel Macron, estimant que "si cette protestation largement soutenue par l'opinion publique avait obtenu une réponse plus tôt, les débordements auraient pu être évités, tout comme la répétition des manifestations".
"Rien ne justifie la violence (…). Ce mouvement a traduit une volonté de prise de parole et des revendications, dont beaucoup traduisent un besoin de reconnaissance et de dignité pour lesquelles il faut maintenant trouver un débouché", souhaite François Hollande.
L'ancien président a rencontré des "gilets jaunes" à plusieurs reprises. Le "grand débat national", lancé à la mi-janvier par l'exécutif pour tenter de répondre à la crise, "peut être l'occasion d'étancher cette soif de participation, à condition que sa conclusion soit à la hauteur des attentes", prévient-il.
François Hollande a rencontré à plusieurs reprises des "gilets jaunes" depuis le début du mouvement, critiquant au passage Emmanuel Macron qui fut son ministre de l'Économie. Celui-ci l'avait accusé à mots couverts fin novembre de "cynisme" et d'être "sans doute plus à l'origine de la situation que nous vivons que le gouvernement" actuel.