Après le Conseil des ministres mercredi, François Rebsamen va remettra sa démission à François Hollande. Le ministre du Travail retrouve sa ville de Dijon, après le décès du maire Alain Millot le 27 juillet dernier. "Je ne claque pas la porte, je me refuse à cette idée", a dit François Rebsamen sur Europe 1. S'il revient à Dijon, poursuit-il, c'est pour respecter la promesse formulée aux Dijonnais. "J'avais pris l'engagement : si Alain Millot n'était plus maire, je reviendrai", a-t-il encore déclaré sur notre antenne.
La date du départ entre les mains du Président. Interrogé sur ses activités des jours à venir entre Paris et Dijon, François Rebsamen a fait savoir qu'il "préparait les dossiers" pour son successeur, notes à l'appui. Quant au nom et à la date de nomination du prochain ministre de Travail, cette décision est entre les mains de François Hollande. D'ici là, Rebsamen devrait être celui qui présente les chiffres du chômage fin août.
Avec Macron, "j'avais mis les choses au point". Interrogé sur Emmanuel Macron, dont le nom circule pour prendre la suite, François Rebsamen a fait savoir sur Europe 1 qu'il avait clairement défini les rôles avec la coqueluche du gouvernement. "Je lui ai dit : quand il était ministre de l'Economie, j'étais ministre du Travail et de l'Emploi, j'avais mis les choses au point". Sur la question d'un Macron qui serait à la tête des deux ministères, du point de vue de François Rebsamen la rue de Grenelle réclame un "temps plein".
Il se refuse au cumul. À Patrick Roger qui l'interrogeait sur le cumul des fonctions et sur la possibilité d'être à la fois à Dijon et à Paris, François Rebsamen a répondu qu'il refusait de mener de front une fonction locale et une charge gouvernementale. "On ne peut pas cumuler", a-t-il martelé. "Je n'ai jamais prétendu qu'on pouvait être ministre et maire ! Ministre du Travail, j'y consacrais jusqu'à 16 heures par jour", a dit François Rebsamen sur Europe 1, répondant aux critiques qui lui prêtaient l'intention de vouloir cumuler les deux postes.
L'heure du bilan. Sa mission touchant à sa fin, François Rebsamen est soumis à l'auto-évaluation. "J'ai fait beaucoup de choses pour préparer la situation : dès la reprise économique, tous les dispositifs mis en place vont permettre d’engranger une baisse du nombre de chômeurs. Nous dépendons de la croissance". Côté chiffres, il retient les 27.000 créations d'emplois - beaucoup en contrats d'intérim - au 2e trimestre. François Rebsamen s'en va sur une promesse : "Je prends l'engagement : si la croissance est supérieure à 1,2%, il y aura une baisse effective du nombre de chômeurs".
Le temps des regrets ? Sur Europe 1, François Rebsamen a défendu sa position sur le contrôle des chômeurs. "Je n'ai pas demandé de flicage", rappelle-t-il, après ses propos de la rentrée 2014. À l'heure du bilan, le ministre du Travail met en avant une fierté : "Je me dis qu'en deux ans le chômage des jeunes n'a pas augmenté, il a même légèrement reculé", retient François Rebsamen, avec la loi sur le dialogue social.
S'il quitte l'équipe de Manuel Valls, François Rebsamen n'entend pas renoncer pas à la solidarité gouvernementale. "Je soutiendrai l'action du Président de la République" depuis Dijon, a affirmé François Rebsamen. "Je quitte ce ministère à regret", a fait savoir celui qui était ministre depuis 16 mois.