François Ruffin appelle la gauche à «chercher une majorité projet par projet»

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avec AFP // Crédit photo : Francois NASCIMBENI / AFP
Le député NFP François Ruffin se dit "convaincu" qu'une majorité à l'Assemblée nationale existe pour faire passer plusieurs promesses du Nouveau Front populaire. Il estime que la gauche doit "chercher une majorité projet par projet" : "C'est des consultations qu'on doit faire, c'est le jeu parlementaire". 

La gauche doit "chercher une majorité projet par projet", a estimé samedi François Ruffin, député Nouveau Front populaire de la Somme, se disant "convaincu" qu'une majorité existe à l'Assemblée pour faire passer plusieurs promesses du NFP.

Sur l'abogration de la retraite à 64 ans, la hausse des petits salaires et le retour de l'impôt de solidarité sur la fortune, emblématiques du programme du NFP, "je suis convaincu que nous pourrions trouver une majorité à l'Assemblée", a estimé l'ex-LFI. Membre du micro parti Picardie Debout, siégeant désormais au sein du groupe écologiste et social, il s'exprimait lors d'un point-presse depuis Flixecourt (Somme), où il a tenu samedi sa rentrée politique en compagnie d'élus écologistes, communistes, insoumis et socialistes.

"Nous trouverons des majorités à l'Assemblée"

Figuraient parmi les invités les députés Clémentine Autain et Alexis Corbière, qui ont également quitté les Insoumis à l'Assemblée pour rejoindre le groupe écologiste et social, les députés Génération.s Sébastien Peytavie et Sophie Taillé-Pollian, ainsi que le président socialiste de Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel. Pour trouver ces majorités, "c'est des consultations qu'on doit faire, c'est le jeu parlementaire", a martelé François Ruffin. "Que ce soit avec Lucie Castets ou d'autres, qu'on cherche une majorité projet par projet, il me semble que ça doit être fait".

"Si on y va, non pas en disant 'tout le programme', mais en disant 'Voilà les premiers pas que nous proposons', pour que les Français sentent la différence, pour qu'ils reprennent confiance (...), nous trouverons des majorités à l'Assemblée", a-t-il assuré. "Nous n'avons pas la latitude suffisante pour opérer un grand changement", a-t-il insisté plus tard, lors d'un meeting devant plus d'un millier de personnes, dont plusieurs brandissaient des drapeaux bleu-blanc-rouge.

 

Il a invité la gauche à rester unie, appelant de ses voeux l'apparition d'une "maison commune" qui permettrait à son camp de mettre en avant "l'immense commun" qui unit les Français, plutôt que d'appuyer sur les divisions. "Il nous faut chercher tous les chemins pour faire France ensemble", a-t-il martelé. Au printemps, alors que le choc de la dissolution de l'Assemblée n'était pas encore digéré, le député de la Somme avait insufflé une dynamique à gauche en proposant très rapidement la création d'un nouveau "Front populaire" pour lutter contre l'extrême droite aux législatives.

L'alliance de gauche étant arrivée en tête des élections législatives, bien qu'elle soit loin de la majorité absolue avec 193 députés, "ce n'est pas au président de la République de censurer Lucie Castets. Si jamais elle doit être censurée, c'est à l'Assemblée", a-t-il déclaré à la presse. "Même dans une monarchie, aujourd'hui, le roi nomme comme Premier ministre celui qui est proposé par le groupe le plus important à l'Assemblée", alors que le président de la République a refusé lundi de nommer la candidate du NFP à Matignon, après avoir consulté les différentes forces politiques.

"Si Emmanuel Macron ne se pose pas des limites à lui-même, il faudra que l'Assemblée lui pose des limites par tous les moyens", a-t-il ajouté, appelant l'Assemblée à "user de tous les moyens constitutionnels", y compris la procédure de destitution portée par les députés LFI. Même si "on n'y est pas, il y a encore du chemin".