Le ministre délégué chargé des Comptes publics Gabriel Attal a dévoilé lundi un vaste plan de lutte contre la fraude sociale qui doit permettre de faire des économies et de doubler les redressements d'ici à 2027. Parmi les mesures annoncées, l'obligation de résider neuf mois par an en France contre six prévus actuellement, pour bénéficier des allocations familiales ou du minimum vieillesse, ainsi que la fusion entre la carte Vitale et de la carte d’identité afin de lutter contre les fraudes aux prestations de santé.
>> LIRE AUSSI - Carte Vitale, APL… Ce que Gabriel Attal a annoncé pour lutter contre la fraude sociale
L'opinion publique sceptique
Gabriel Attal s’attaque à un sujet populaire et grand public. Il affirme vouloir mener cette lutte contre la fraude sociale "sans instrumentalisation, sans stigmatisation, mais avec pragmatisme". Une approche consensuelle destinée à recréer un peu de cohésion nationale et tenter de panser les plaies laissées par la réforme des retraites.
Le ministre des Comptes publics définit lui-même sa ligne comme ambitieuse et crédible. Il espère ainsi afficher des résultats rapides et tangibles, car il sait que le volet communication ne suffira pas sur ce sujet. S’il y a une volonté quasi générale de voir renforcer la lutte contre le fléau de la fraude sociale, celle-ci s’accompagne dans l’opinion d’un grand scepticisme alors que les promesses faites en la matière ont rarement été tenues. L’idée est avant tout de s’adresser à cette France qui pense ne pas avoir droit aux aides et considère qu’il y a des abus.
S'adresser aux "classes moyennes"
C’est donc principalement aux "classes moyennes" que l’ancien porte-parole du gouvernement veut parler. Il sait tout l’enjeu électoral que représente cette catégorie. Si celle-ci venait à basculer du côté du Rassemblement national, cela donnerait sans doute un avantage décisif au parti de Marine Le Pen qui domine déjà très largement dans les catégories populaires.