Invitée du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Monde/iTÉLÉ, la députée FN du Vaucluse s'est opposée à une exclusion du cofondateur du parti.
Invitée dimanche du Grand Rendez-vous Europe 1/Le Monde/iTÉLÉ, Marion Maréchal-Le Pen est revenue sur le conflit qui a agité le Front national ces dernières semaines. Elle a approuvé la décision du bureau politique du parti de supprimer la présidence d'honneur de Jean-Marie Le Pen, une mesure qui doit encore être ratifiée par les adhérents. "Nous n'avions plus d'autre choix vu l'ampleur du conflit aujourd'hui", a estimé la députée du Vaucluse. "Ce que je regrette, c'est qu'on en soit arrivé là. Je pense qu'il y a eu des opportunités ratées de permettre une désescalade".
Marion Maréchal-Le Pen approuvera-t-elle la réforme des statuts entérinée par les dirigeants frontistes ? "Je pense que je vais garder ce vote secret. J'hésite encore", a-t-elle répondu. "Mais dans ces statuts, il y a beaucoup de choses, pas uniquement la suppression de la présidence d'honneur", a-t-elle relevé. "Il y a des choses très positives dans ces statuts, une modernisation".
"Pas la peine d'aller jusqu'à l'humiliation". Marion Maréchal-Le Pen est en revanche opposée à une exclusion de son grand-père du FN. "Ça serait un signal extrêmement négatif. C'est déjà allé très fort et très loin", a-t-elle jugé. "Supprimer la présidence d'honneur et l'influence de Jean-Marie Le Pen au sein des instances exécutives m'apparaît suffisant. Je crois que ce n'est pas la peine d'aller jusqu'à l'humiliation de l'exclure du mouvement". Un scenario qu'a également exclu Marine Le Pen : "si nous l'avions voulu, nous
l'aurions fait", a-t-elle déclaré, dimanche soir sur BFM TV.
"Si le FN était d'extrême droite, je n'y serais pas". "Je ne considère pas que Jean-Marie Le Pen soit d'extrême droite", a poursuivi l'élue. "Si le Front national était un parti d'extrême droite, je n'y serais pas, comme Marine Le Pen n'y serait pas. L'extrême droite répond à une définition précise : l'antiparlementarisme, l'autoritarisme et le doctrine basé sur la race. Ce sont des critères de science politique et objectivement le Front national ne répond pas à ces critères".
"Des choses beaucoup plus graves à reprocher à Valls". Interrogée sur le déplacement polémique de Manuel Valls à Berlin, Marion Maréchal-Le Pen a souligné "un problème d'éthique" et "une forme de désinvolture". "Néanmoins je pense que ça, c'est l'écume", a ajouté la députée. "Je crois qu'il y a des choses beaucoup plus graves à reprocher à Manuel Valls, qui auraient dû susciter au moins autant d'indignation et autant de temps médiatique. Je pense notamment à la loi renseignement votée au Sénat", a-t-elle poursuivi, déplorant "l'absence totale de réponse à la menace terroriste". "Le terrorisme est une infime part de cette loi, les champs d'action vont beaucoup plus loin, selon l'élue frontiste.
Une "charte" imposée aux imams de France. Pour lutter contre la radicalisation, Marion Maréchal-Le Pen préconise une forme de contrôle de l'islam en France. D'abord, pour elle, "il faut supprimer l'UOIF (Union des organisations islamiques de France, ndlr), ces représentants musulmans qui sont une branche des Frères musulmans, c'est à dire une branche extrêmement radicale de l'islam dont l'influence est aujourd'hui permise et même soutenue dans les mosquées françaises".
Ensuite, la députée souhaite "faire signer une charte à tous les imams qui souhaiteraient prêcher en France" et qui comprendraient "des points fondamentaux non négociables", tels que "reconnaître la liberté d'expression, l'égalité hommes-femmes, la défense des pratiques démocratiques, la supériorité de la loi française sur la loi islamique, la liberté de religion". "Que les imams qui souhaitent prêcher en France signent cette charte de façon publique, que les fidèles en soient informés et que ceux qui refusent de signer cette charte ne puissent pas prêcher en France", a prôné Marion Maréchal-Le Pen.
Estrosi accusé de faire "de la surenchère à droite". Candidate du FN en Paca aux élections régionales de décembre, Marion Maréchal-Le Pen a mis en avant sa volonté d'"incarner la nouvelle génération politique". Et a raillé son adversaire des Républicains, Christian Estrosi, accusé de vouloir faire "de la surenchère à droite", "certainement pour pallier ses retournements de veste idéologiques à répétition". "Souvenons-nous qu'il n'aurait pas été candidat si je n'avais pas été candidate", a affirmé Marion Maréchal-Le Pen. "Je ne vais absolument pas rentrer dans cette surenchère, je trouve ça grossier".