Jean-Marie Le Pen 2- Marine Le Pen 0. En moins de deux semaines, Jean-Marie Le Pen a remporté deux victoires judiciaires contre sa fille. Le tribunal de Nanterre a suspendu mercredi en référé la consultation par correspondance des militants du Front national sur le projet de nouveaux statuts du parti, qui comportait notamment la suppression de la présidence d'honneur. En clair, Jean-Marie Le Pen ne peut être déchu de ses fonctions de président d'honneur par un congrès par voie postale. Marine Le Pen doit convoquer physiquement une assemblée générale si elle veut effectuer une telle réforme des statuts.
"Le tribunal a estimé que le Front national n’a pas respecté ses statuts et l’invite à convoquer un congrès physique devant lequel Jean-Marie Le Pen pourra se défendre", a expliqué Me Frédéric Joachim, l'avocat de Jean-Marie Le Pen, au Monde.
Le Pen se dit "l'objet d'une agression". "La justice a remis les choses en ordre", s'est félicité Jean-Marie Le Pen sur iTELE, dénonçant une démarche "tout à fait totalitaire" de Marine Le Pen. "J'ai été l'objet d'une agression de la part de la direction du Front national, la justice par deux fois a donné tort à Madame Le Pen et la direction du Front", a-t-il ajouté. "J'ai souvent été isolé dans ma vie, ça n'empêche pas d'avoir raison".
Jeudi dernier, Jean-Marie Le Pen avait déjà gagné une première manche. La justice avait annulé sa suspension en tant qu'adhérent du FN. Le parti "devra rétablir Jean-Marie Le Pen dans tous les droits attachés à sa qualité d'adhérent et le cas échéant à celle de président d'honneur", précisait le jugement, dont le FN a fait appel. Vendredi matin, le cofondateur du parti avait repris possession en grande pompe de son bureau au siège du FN, à Nanterre. "La bataille sera menée jusqu'au bout, jusqu'à la victoire", avait-il crânement lancé.