Alors que tous les candidats doivent avoir déposé leur liste pour le second tour des élections régionales ce mardi soir à 18 heures, les jeux d'alliances vont bon train. Car depuis l'annonce des résultats, de nombreux candidats sont obligés de s'allier pour tenter d'exister dans les urnes dimanche. Et c'est notamment le cas de la gauche.
Deux jours après le premier tour des élections régionales, les états-majors des partis politiques affûtent leur stratégie. Fusions, retraits, accords… Dans plusieurs régions se posent des questions d’alliances pour le deuxième tour, car le compte à rebours est lancé. Ce mardi à 18 heures, tous les candidats devront avoir déposé leur liste. Ça s'active donc en coulisses autour de ces jeux d'alliances, qui ne concernent presque que des listes de gauche.
Les listes de gauche en pleine fusion
À commencer par l'Île-de-France, où Valérie Pécresse est arrivée en tête, avec 35,94% des voix. Le leader écologiste Julien Bayou, ainsi que la candidate du PS Audrey Pulvar et celle de la France insoumise, Clémentine Autin, se sont donc mis d’accord lundi après-midi. Un accord prévoit de présenter une seule et même liste – au lieu de trois - sous les couleurs de l’union de la gauche. À noter également que le candidat Rassemblement national, Jordan Bardella (13,12%) , se maintient, sans surprise, au deuxième tour.
Même stratégie adoptée en Auvergne-Rhône-Alpes, où Laurent Wauquiez est arrivé très largement en tête avec 43.8% des voix. La victoire du président sortant fait peu de doutes au deuxième tour, mais la gauche a décidé de s’unir. Les listes EELV, PS et PCF formeront donc une liste unique pour le deuxième tour.
Une autre particularité est à relever dans les Pays de la Loire, où la présidente sortante Christelle Morançais est arrivée en tête avec 34.29% des voix. Dans cette région, la liste écologiste et La France insoumise conduite par l’ancien marcheur Matthieu Orphelin et celle du socialiste Guillaume Garot ont en effet annoncé lundi leur fusion. De son côté, la candidate LR Christelle Morançais présentera exactement la même liste aux deux tours de l’élection, et ferme donc la porte à un possible rapprochement avec la liste conduite par François de Rugy.
Des cas particuliers
Des cas un peu particuliers sont également observés dans certaines régions, à l'image du Centre-Val-de-Loire, où une fusion s'organise également, sans empêcher une quadrangulaire. Le président sortant François Bonneau s’est hissé sur la première marche du podium avec 24.81% des voix et sa liste PS-PCF va fusionner avec Europe Ecologie les verts et la France Insoumise. De son côté, le RN maintient sa liste sans fusion, tout comme le Républicain Nicolas Forissier ainsi que le ministre Marc Fesneau LREM/MoDem, arrivé en quatrième position avec 16,70% des suffrages.
Même cas de figure en Bourgogne-Franche-Comté, où la présidente sortante Marie Guite Dufay, qui s’est le mieux qualifiée avec 26.52% des voix, vient d’annoncer une fusion de sa liste avec celle d’EELV conduite par Stéphanie Modde. En face, le candidat LREM Denis Thuriot, maintient sa candidature. Il y aura donc une compétition, avec deux autres candidats : le RN Julien Odoul et le Républicain Gilles Platret.
LREM au soutien de Bertrand dans les Hauts-de-France
En PACA, région qui a déjà beaucoup fait parler, la gauche a quant à elle choisi de se retirer. La liste de Laurent Felizia a en effet décidé de favoriser la liste conduite par le Républicain Renaud Muselier. Et à l’heure actuelle, des négociations sont encore en cours entre l’écologiste Jean-Marc Governatori et le même Renaud Muselier. Avec un objectif dans cette manœuvre : faire barrage à Thierry Mariani, le candidat Rassemblement national, arrivé en tête au premier tour avec 36,4% des voix.
Quant aux Hauts-de-France, c'est la seule région où la gauche est partie unie avant le premier tour. Le candidat de droite Xavier Bertrand est arrivé en tête avec 41% des voix. Face à lui, on retrouvera le candidat Sébastien Chenu investi par le RN, ainsi que Karima Delli, qui avait déjà fait l’union de la gauche dès le premier tour, entre EELV, le PS, LFI et le PCF. Et pour le deuxième tour, le seul mouvement visible est celui de la liste La République en Marche, qui a dès lundi appelé à voter pour Xavier Bertrand. Ce qui entraine d'ailleurs une petite particularité : Emmanuel Macron, qui vote au Touquet, devrait donc glisser un bulletin Xavier Bertrand dans l'urne dimanche prochain.
Enfin, dans la région Grand Est pas de fusion à l'horizon. Conséquence, les électeurs de la région auront le choix entre quatre candidats : Jean Rottner, le président sortant arrivé en tête avec 31,15% des voix, Laurent Jacobelli, RN, qui a fait 21,12% des voix, ainsi que Brigitte Klinkert (LREM) et Eliane Romani (EELV).