Ce mercredi, devant le Sénat, le Premier ministre a souhaité qu'une loi sur la décentralisation soit "présentée" avant la fin de l'année. Par ailleurs, Gabriel Attal a prôné, devant la Chambre haute, un "Sénat fort" auprès duquel il a dit souhaiter "dépasser les clivages".
Gabriel Attal a souhaité mercredi devant le Sénat qu'une loi sur la décentralisation soit "présentée" avant la fin de l'année. "Je souhaite qu'une loi construite avec les associations d'élus soit présentée avant la fin de l'année 2024 pour tirer les conclusions de la mission d'Eric Woerth ", a affirmé le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale devant la Chambre haute . Le député Renaissance ex-LR Eric Woerth "rendra ses premières conclusions d'ici au printemps", a-t-il précisé.
Améliorer l'action publique
"Notre objectif est simple : dépasser les débats stériles sur l'échelon à conserver ou supprimer, et nous concentrer sur les moyens d'améliorer vraiment l'action publique. La règle doit être simple : pour une compétence, il faut un responsable et un financement dédié", a détaillé Gabriel Attal. La mission sur la décentralisation ne vise pas à supprimer certaines collectivités territoriales, notamment les départements, avait assuré Eric Woerth en novembre, mais à "plus de responsabilités de ceux qui exercent les compétences, plus de clarté" et "plus de simplicité dans les normes".
Dans la lettre de mission adressée par le président Emmanuel Macron au député, il lui était notamment demandé de se pencher sur "la simplification de l'organisation territoriale, en vue de réduire le nombre de strates décentralisées aujourd'hui trop nombreuses". Le Premier ministre a aussi dit vouloir "mettre en place un véritable statut de l'élu local" face à la crise des vocations et à la montée des violences. Une proposition de loi sénatoriale est inscrite à ce sujet à l'ordre du jour des prochaines semaines.
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"Quand (les) violences s'ajoutent aux lourdeurs du mandat, à l'addition des normes qui contraignent de plus en plus l'action des élus, parfois malheureusement, certains baissent les bras", a souligné Gabriel Attal. "Qui attaque un élu, attaque la République, attaque notre modèle démocratique, attaque les fondements mêmes de notre société. Toujours la République devra la protection à ses élus", a-t-il ajouté.
Gabriel Attal milite pour un "Sénat fort"
"Nous avons besoin du Sénat", a assuré mercredi devant la chambre haute le Premier ministre Gabriel Attal, développant à nouveau sa feuille de route gouvernementale en prônant un "Sénat fort" auprès duquel il a dit souhaiter "dépasser les clivages". Au lendemain de son discours de politique générale prononcé à l'Assemblée nationale - et lu en parallèle au Sénat -, le nouveau chef du gouvernement a répété l'essentiel de ses projets, en insistant plus particulièrement sur les collectivités locales, défendues par la "chambre des territoires".
"Lorsque le Sénat est faible, la République est faible. Lorsque le Sénat est fort, la République est forte et lorsqu'il n'y a pas de Sénat, il n'y a plus de République. Ces mots, ce ne sont pas les miens, mais je les fais miens", a lancé Gabriel Attal en ouverture de son discours aux sénateurs, s'attirant des applaudissements dans la plupart des bancs de cet hémicycle dominé majoritairement par la droite et ses alliés centristes.
"Je n'imagine pas la République sans le bicamérisme et plus encore dans une période de crise, dans une période où les événements se multiplient et les défis s'additionnent. Nous avons besoin du Sénat, besoin de sa capacité à incarner, à la fois la hauteur de vue et la proximité avec les Français", a ajouté le Premier ministre. S'attachant à citer les travaux de différents sénateurs de groupes politiques divers, le chef du gouvernement a longuement évoqué le rôle des maires et des élus locaux, deux dossiers chers aux sénateurs. "Les maires sont les plus lucides, ceux qui ont la vision la plus exhaustive de toutes ces contraintes, de tous ces freins dans la vie de nos concitoyens. C'est donc avec eux que nous construirons des solutions", a-t-il affirmé.
Dans une chambre qui compte très peu d'élus du camp présidentiel, Gabriel Attal a dit sa "confiance" envers les sénateurs, qui partagent avec lui "l'amour de la France" et "l'envie d'agir". "J'ai confiance car on sait ici dépasser les clivages", a-t-il conclu. La prise de parole du Premier ministre a été écoutée plutôt silencieusement par la droite sénatoriale, tandis que quelques applaudissements ont retenti à l'issue du discours dans les travées du groupe centriste, allié de LR à la chambre haute.