Dans un entretien accordé à nos confrères de La Voix du Nord jeudi, Gérald Darmanin a estimé qu'une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle de 2027 est "assez probable" dans le cas où le camp présidentiel "[laisserait] filer une majorité de classes populaires et moyennes" dans les rangs du Rassemblement national. "Comme quoi Gérald Darmanin peut être clairvoyant de temps en temps", a ironisé Philippe Ballard, porte-parole du Rassemblement national, invité d'Europe 1 Matin vendredi.
"Deux blocs" politiques s'opposent
"Dans cinq ans, une victoire de Madame Le Pen est assez probable. Face à cela, il ne nous faudra qu'une ou un candidat. Et que nous ne nous fondions pas seulement sur les gagnants de la mondialisation et les élus des centres-villes, car ça ne fait pas 51% des voix", a déclaré le ministre de l'Intérieur dans les colonnes de La Voix du Nord. Pourtant, d'après le député de l'Oise, Gérald Darmanin fait partie des "gagnants de la mondialisation".
"Il y a deux blocs en France. Il y a un bloc qui est incarné par Marine Le Pen, par le Rassemblement national, qui parle et qui respecte surtout les Français. Et vous avez un autre bloc, incarné notamment par Emmanuel Macron et sa majorité, dont Gérald Darmanin qui en fait partie. Eux, ce sont les gagnants de la mondialisation", a-t-il tranché.
Darmanin fait partie du "bloc élitaire"
Ce dernier bloc serait ignorant des problèmes des Français, selon le porte-parole du Rassemblement national. "Les Français sont clairvoyants, ils connaissent leur quotidien, ils connaissent leurs préoccupations de tous les jours. Encore une fois, c'est le pouvoir d'achat, c'est l'insécurité, c'est l'immigration. Monsieur Darmanin, lui, il a beau dire ce qu'il veut, c'est un tenant de la mondialisation, de ce bloc élitaire", a-t-il poursuivi.
Le ministre de l'Intérieur qui ne cache pas d'ailleurs ses ambitions pour la future présidentielle. Il organise ce dimanche sa rentrée politique sur le thème "des classes populaires" dans son fief électoral de Tourcoing.
La mort d'un enfant lors de la fusillade de Nîmes, "un dégât de la politique"
Sur un autre sujet, Philippe Ballard est revenu sur la fusillade qui a tué un enfant de dix ans à Nîmes cette semaine. "Un dégât de la politique menée par Gérald Darmanin, par le garde des Sceaux et tous ceux qui les ont précédés", a-t-il indiqué.