Le pouvoir d'achat des salariés, le transport, le logement, la fiscalité et l'accessibilité des services publics sont les cinq thèmes de concertation identifiés vendredi par les partenaires sociaux et le gouvernement, a indiqué Muriel Pénicaud à l'issue d'une première réunion vendredi.
En pleine crise des "gilets jaunes", le gouvernement, représenté par cinq ministres, recevait vendredi matin les principales organisations patronales et syndicales - à l'exception de la CGT qui boycottait la rencontre - "pour partager leur diagnostic de la situation".
"Chacun a pu faire des propositions". "Chacun a pu faire des propositions de court terme et de long terme dans cette grande négociation qui s'ouvre", s'est réjoui la ministre du Travail, entourée de Jacqueline Gourault (Cohésion des territoires et Relations avec les collectivités), Elisabeth Borne (Transports), Julien Denormandie (Ville et Logement) et Emmanuelle Wargon (secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique).
Une nouvelle réunion mardi. Les mêmes se retrouveront mardi prochain à 11h30, avec en outre les associations d'élus - reçues vendredi après-midi par Jacqueline Gourault - pour "arrêter le calendrier et la méthode" de cette concertation, qui se déroulera parallèlement aux débats territoriaux, a ajouté Muriel Pénicaud. Ces réunions pourraient ensuite s'enchaîner à raison de deux par semaine, selon un syndicaliste.
Le secrétaire général de la CDFT Laurent Berger a souhaité que "cette réunion soit le prémisse d'un Grenelle du pouvoir vivre", affirmant "vouloir discuter pour trouver des solutions concrètes".Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a affirmé être "prêt à une concertation avec les collectivités territoriales pour aider les cinq millions de salariés qui ne sont pas couverts par une prime transport".
La prime exceptionnelle fait l'unanimité. Sur le versement d'une prime exceptionnelle défiscalisée et exonérée de cotisations pour tous les salariés, un premier débat a déjà opposé syndicats et patronat sur son caractère "obligatoire" ou "volontaire". "Nous sommes favorables à une prime volontaire, qui pourrait être de 1.000 euros distribués tout au long de l'année", a dit Jean-Eudes du Mesnil du Buisson (CPME). "Ce sera bienvenu, cette prime, mais ce ne peut pas être la réponse à la question des salaires", a averti Yves Veyrier (FO).
Par ricochet, cette concertation pourrait amener à repousser la négociation en cours sur l'assurance chômage. "Il faut temporiser sur l'assurance chômage et ne pas y aller dans la précipitation", a jugé Philippe Louis (CFTC). Selon lui, la séance de négociations du 11 décembre sera probablement annulée et la fin des négociations fixée au 25 janvier pourrait être repoussée de quelques semaines.