Édouard Philippe a affiché jeudi son ouverture pour des mesures supplémentaires en faveur des salaires au niveau du Smic, après la mobilisation des "gilets jaunes", à la condition qu'elles ne pénalisent pas "excessivement" la compétitivité des entreprises françaises.
"Je suis prêt à examiner toutes les mesures qui permettraient d'augmenter les rémunérations au niveau du Smic sans pénaliser excessivement la compétitivité de nos entreprises", a déclaré le Premier ministre devant le Sénat, ouvrant le débat sur les mesures d'urgence prises par l'exécutif pour répondre aux "gilets jaunes".
La hausse du Smic confirmée. Le Premier ministre a confirmé la hausse du Smic de 1,8% au 1er janvier et la hausse de 30 euros au 1er avril de la prime d'activité pour les bas salaires. Ainsi que la future suppression des cotisations sociales sur les heures supplémentaires, prévues pour septembre 2019, mais dont certains dans la majorité veulent avancer le calendrier.
Une prime défiscalisée ? Edouard Philippe a par ailleurs confirmé avoir demandé à ses ministres du Travail, Muriel Pénicaud, des Collectivités, Jacqueline Gourault et des Transports, Elisabeth Borne de conduire une "concertation" avec les organisations syndicales et les élus afin de trouver des "solutions" supplémentaires pour les trajets domicile/travail. Parmi les pistes sur la table, l'exécutif envisage également une prime de fin d'année versée par les entreprises à leurs salariés, qui serait défiscalisée.
Les mesures annoncées trop tardives pour huit Français sur dix
Les mesures annoncées mardi par le gouvernement "interviennent trop tard" pour huit Français sur dix, mais sont pour les deux-tiers d'entre eux l'occasion d'ouvrir le dialogue pour les "gilets jaunes", selon un sondage OpinionWay diffusé jeudi. Seuls 38% des Français considèrent en revanche que ces mesures "rendent injustifié le maintien des manifestations prévues" et 27% qu'elles sont suffisantes pour répondre aux revendications des "gilets jaunes".
Enquête réalisée en ligne les 5 et 6 décembre auprès de 1.002 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur de 1,4 à 3,1 points.