L'ancien chef de l'État a sévèrement taclé le gouvernement à propos des "gilets jaunes", lundi, soit deux jours après les manifestations sur les Champs-Élysées.
François Hollande s'en est pris lundi au gouvernement, et notamment au ministre du Budget Gérald Darmanin qui a parlé de "peste brune" à propos des "gilets jaunes", demandant que le produit des taxes sur les carburants soit davantage redistribué.
Réponse à Darmanin. "Comment peut-on utiliser des mots comme ça ? Ça déconsidère même celui qui l'emploie, ce mot-là, pas ceux qu'il vise", a déclaré l'ancien président de la République sur France Inter. Gérald Darmanin avait affirmé dimanche sur RTL que sur les Champs-Élysées, "ce ne sont pas des gilets jaunes qui ont manifesté, c'est la peste brune". Pour François Hollande, les "gilets jaunes" sont le signe d'une "aspiration populaire à être regardés (...) entendus (...) compris".
"La justice fiscale n'est pas au rendez-vous". Interrogé sur un éventuel abandon par le gouvernement des hausses de taxe prévues en janvier, François Hollande a suggéré que l'exécutif se réaligne sur la trajectoire carbone fixée sous son propre quinquennat ou qu'il y ait une "réallocation" des recettes supplémentaires pour accompagner la transition énergétique (chèque énergie, isolation des logements). "L'égalité, la justice fiscale, elle n'est pas au rendez-vous. Ce qui marquera le début de ce quinquennat, c'est la suppression de l'impôt sur la fortune", a souligné François Hollande, qui avait déjà qualifié Emmanuel Macron de "président des très riches" il y a quelques mois.
Pour une meilleure considération des "corps intermédiaires". L'ancien président de la République a aussi invité l'actuel pouvoir à davantage considérer "les corps intermédiaires", et notamment les organisations syndicales. Il a notamment critiqué le refus du Premier ministre Édouard Philippe de prendre en compte la proposition du patron de la CFDT Laurent Berger de réunir les acteurs sociaux pour construire un "pacte social de la conversion écologique".
"On a la chance d'avoir une proposition qui vient d'un partenaire social qui est le premier syndicat dans le secteur privé, et qui vient vous dire 'est-ce qu'on peut pas se mettre autour d'une table pour trouver ensemble des solutions ?'. On n'envoie pas le Premier ministre un dimanche soir à la télévision pour repousser d'un revers de main une proposition qui part avec un bon esprit, qui cherche une issue et qui aurait empêché si elle avait été reprise d'avoir une semaine de manifestations, et le samedi assez cruel dont nous avons eu le spectacle sur les Champs-Élysées", a-t-il cinglé.