La garde des Sceaux Nicole Belloubet a estimé dimanche qu'il y avait d'autres "solutions" que le rétablissement de l'état d'urgence, réclamé par plusieurs syndicats de police après les violences commises samedi à Paris dans le sillage des "gilets jaunes".
"Je ne suis pas certaine que nous en soyons arrivés à ce stade et je pense qu'il y a d'autres modes de solutions que le rétablissement de l'état d'urgence", a-t-elle déclaré lors d'un point-presse au tribunal de grande instance de Paris.
Nicole Belloubet, ministre de la justice : "Je pense qu’il y a d’autres modes de solution que le rétablissement de l’état d’urgence" pic.twitter.com/CQ41VujwvH
— CNEWS (@CNEWS) 2 décembre 2018
Son homologue de l'Intérieur Christophe Castaner n'avait toutefois pas exclu cette solution, affirmant samedi n'avoir "aucun tabou" sur le sujet. Dimanche matin sur Europe 1, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a pour sa part estimé que "toutes les options devaient être étudiées".
Une réponse pénale "tout à fait ferme". La garde des Sceaux a également affirmé qu'"environ deux tiers" des 372 personnes placées en garde à vue après les violences commises samedi à Paris feraient "l'objet d'un défèrement" devant la justice. "Il y aura une réponse pénale tout à fait ferme", a ajouté Nicole Belloubet lors d'un point presse au Palais de justice de Paris, en donnant le chiffre de 372 gardes à vue alors que le chiffre de 378 avait été précédemment communiqué par la préfecture de police de Paris. Les personnes comparaîtront "pour la plupart demain et après-demain, à l'issue de leur garde à vue, en comparution immédiate", a indiqué le procureur de Paris Rémy Heitz présent à ses côtés.
Des enquêtes sur les dégradations, notamment celles de l'Arc de triomphe. Parmi les personnes interpellées se trouvent "assez peu" de mineurs, a assuré Nicole Belloubet. De source judiciaire, on en dénombre 41. On compte par ailleurs "beaucoup de personnes qui viennent de province, beaucoup qui ont des antécédents", a pour sa part indiqué Rémy Heitz. La garde des Sceaux a également indiqué que "sur un certain nombre de faits graves" commis "notamment à l'Arc de triomphe" et relatifs "aux incendies", "nous allons lancer des enquêtes pour pouvoir éventuellement interpeller les personnes qui n'ont pas pu l'être à ce stade".
"Il y a la volonté que ce type de dégradations ne soit pas sans conséquences", a-t-elle martelé. "Il y aura une réponse pénale tout à fait ferme", a promis la ministre, pour qui "on peut parfaitement entendre toutes les colères, les manifestations sont là pour le dire". Mais "on ne peut pas accepter ce qui s'est passé hier à Paris et dans certaines autres villes de France", a-t-elle ajouté.