La motion de censure de gauche déposée mardi contre le gouvernement, pour sa politique dans la crise des "gilets jaunes", sera débattue jeudi à 16h30 et soumise au vote de l'Assemblée nationale, a indiqué une source parlementaire.
Une motion de censure qui a peu de chance de faire tomber le gouvernement. La conférence des présidents de l'Assemblée a fixé cette date, en application de l'article 49-2 de la Constitution, qui impose un délai minimal de 48 heures après le dépôt d'une motion. Pour faire tomber le gouvernement, il lui faudrait réunir une majorité, ce qui est impossible au vu du contingent de la gauche (62 élus au total) par rapport aux 577 députés que compte l'Assemblée.
Un appel à "changer radicalement de cap". Communistes, Insoumis et socialistes affirment dans leur motion partager la "première revendication" du mouvement en cours : "Le refus de la politique sociale et fiscale injuste conduite depuis dix-huit mois", tout en estimant que "la violence n'est jamais la solution". Les députés appellent à "changer radicalement de cap", soulignant que ce n'est "pas seulement le sort du gouvernement qui est en jeu", mais "la paix civile et sociale" du pays. Le groupe LR ne va pas voter la motion, son président Christian Jacob jugeant que "ce n'est pas la réponse qui est attendue par l'opinion publique".
Une deuxième motion de censure pour la gauche. Les trois groupes de gauche avaient déjà surmonté en juillet leurs divisions pour déposer une motion de censure commune contre le gouvernement sur l'affaire Benalla. Fait inédit depuis 1980, deux motions simultanées avaient alors été défendues, LR en ayant aussi déposé une. C'était alors la première fois que l'opposition avait recours à cette procédure depuis l'élection d'Emmanuel Macron. Plus de 100 motions de censure ont été déposées depuis 1958. Une seule a été adoptée, en 1962, faisant chuter le gouvernement de Georges Pompidou.